L’ancien président égyptien issu des Frères musulmans Mohamed Morsi, 67 ans, est mort lundi 17 juin, après une audition devant un tribunal.

L’ancien président égyptien Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, est mort lundi 17 juin, à l’âge de 67 ans. Sa mort a été annoncée par la télévision d’État, après une apparition devant un tribunal du Caire. Élu en 2012, à la faveur des « Printemps arabes », Mohamed Morsi avait été évincé par l’armée l’année suivante. 

L’ancien président égyptien est mort ce lundi 17 juin 2019 à l’issue d’une journée de comparution devant un tribunal du Caire. Selon des sources citées par l’AFP, l’homme s’est effondré après avoir pris la parole et a été emmené à l’hôpital où il est décédé.

Mohamed Morsi n’avait dirigé l’Égypte qu’une seule année sur les quatre que devaient compter son mandat. Ingénieur et universitaire formé aux États-Unis où il a vécu une dizaine d’années, Morsi est un haut dirigeant des Frères musulmans. Il est député depuis 2005 lorsque surviennent les événements de 2011. Ceux-ci le propulsent au premier plan lui donnant notamment un rôle de négociateur avec les services de sécurité du régime en déroute.

Il représente à la présidentielle qui suit le parti Liberté et justice (émanation des Frères musulmans) par défaut, la candidature de l’homme d’affaires Khaïrat Al-Chater, initialement pressenti, se trouvant invalidée.

Le 24 juin 2012, il est élu démocratiquement au poste occupé depuis 30 ans par Hosni Moubarak, après les « Printemps arabes » de 2011. Il remporte l’élection avec 51,7% des voix, contre 48,2 % pour son rival Ahmad Chafiq, ancien Premier ministre de Moubarak.

Dans les mois qui suivent, il parvient à tenir en respect le Conseil supérieur des forces armées, siège d’une puissance militaire qui ne s’est pas rendue. Des affrontements meurtriers se produisent en décembre 2012. Il devient dès lors la cible d’une vive campagne hostile tant internationale qu’à l’intérieur, où se lève une opposition croissante mêlant partisans de la démocratie à ceux de l’ancien régime. ​

Moins spontané qu’il ne le prétend mais vite irrésistible, le mouvement qui en naît, Tamarrod (« rébellion ») réunit, selon lui, 22 millions de signatures en juin 2013 dans une pétition réclamant la tenue d’une élection présidentielle anticipée. Fort de ce succès, il lance à Morsi un ultimatum exigeant sa démission avant le 2 juillet. Le 30 juin, une « manifestation pacifique » rassemble, de source militaire, 17 millions de personnes à travers l’Égypte.

Le 3 juillet, l’armée prend position dans les rues du Caire. Le président de la République élu est arrêté dans la soirée et « remplacé » par le président de la Haute cour constitutionnelle. La constitution est « suspendue ». De nouvelles élections sont annoncées. La parenthèse démocratique égyptienne est en réalité refermée.

C’est alors le chef d’état-major des armées Abdel Fattah Al-Sissi – futur président élu en 2014 – qui fait l’annonce de la destitution de Morsi à la télévision.