L’ex-Président de la cour suprême nigériane, Walter Onnoghen a été reconnu coupable de corruption.

L’ancien président de la Cour suprême du Nigeria a été reconnu coupable jeudi de corruption. Il a été condamné à dix ans de suspension par le Tribunal du code de conduite (CCT). Un procès aux motivations politiques, selon l’opposition nigériane.

« L’accusé a clairement enfreint le Code de conduite des fonctionnaires et il est donc reconnu coupable et il lui est interdit d’exercer des fonctions publiques pendant 10 ans », a déclaré Danladi Umar, le président du Tribunal du Code de conduite, qui statue sur les affaires impliquant des agents publics, cité par l’AFP.

L’ex-président de la Cour suprême du Nigeria, Walter Onnoghen, avait été suspendu de ses fonctions environ un mois avant les élections présidentielle et législatives du 23 février 2019, par le président Muhammadu Buhari en personne. Une décision contraire aux principes de séparation des pouvoirs.

La décision avait provoqué la colère de l’opposition et de nombreux magistrats, qui avaient dénoncé une dérive autoritaire et un « coup d’État contre l’appareil judiciaire » : la révocation du président de la Cour suprême nécessite selon la loi un vote avec une majorité des deux tiers au Sénat.

Considéré comme le plus haut magistrat du pays, Walter Onnoghen avait plaidé non coupable des six chefs d’accusation qui pèsent contre lui, notamment pour des affaires de fraude et de corruption.

Walter Onnoghen avait démissionné de la présidence de la Cour suprême début avril après une très longue polémique. Muhammadu Buhari, qui a été élu sur la promesse d’éradiquer la corruption, avait dénoncé le parti-pris selon lui de la Justice pour certains accusés de corruption. Il estime que certains hommes politiques, notamment de l’opposition, auraient vu leur cas invalidés par la Cour Suprême, sans raison justifiable.

Mais sa décision de suspendre le plus haut magistrat du pays quelques semaines seulement avant la présidentielle, et d’y placer l’un de ses proches, a été perçu comme un acte « anti-démocratique » en vue d’assurer la victoire du parti au pouvoir.