Des pourparlers pour la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) en vue de la présidentielle de 2020 sont en cours.

Des pourparlers pour la réforme de la Commission électorale indépendante ivoirienne (CEI), ont débuté lundi à Abidjan, en vue de la prochaine élection présidentielle en 2020. Sous la conduite du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, 17 partis politiques, dont le parti au pouvoir et les deux principaux partis d’opposition, ont mené un premier « échange de vue ».

Dans le cadre des pourparlers de réforme, le gouvernement doit rencontrer jeudi les organisations de la société civile.

« Nous attendons de ces discussions une réforme totale de la CEI pour qu’elle puisse organiser les élections en toute indépendance et toute autonomie, sans immixtion du pouvoir exécutif », a déclaré le président du Rassemblement du peuple pour la Côte d’Ivoire, Bamba Moriféré, un vétéran de la scène politique, cité par l’AFP.

Selon le Premier ministre ivoirien, la structure actuelle de la CEI « représente totalement » la scène politique ivoirienne. Il a dit « travailler à un rapprochement des positions des uns et des autres, partis politiques et société civile ».

Tant le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) que le Front populaire ivoirien (FPI), les deux principales formations d’opposition, réclament une réforme de la CEI, qu’ils jugent déséquilibrée en faveur du parti au pouvoir, le Rassemblement des Républicains du président Alassane Ouattara.

Le président du Groupe de plaidoyer et d’actions pour une transparence électorale (Gpate), Denis Yaurobat, qui avait été à l’initiative de la saisie de la Cour africaine des droits de l’Homme, a regretté auprès de l’AFP de n’être pas invité aux débats.

Saisie par une association de la société civile ivoirienne, la Cour africaine des droits de l’Homme a également jugé en 2016 que la CEI était déséquilibrée, le pouvoir étant « représenté par huit membres contre quatre pour l’opposition », et a ordonné à la Côte d’Ivoire de la réformer.

Pour rappel, les élections municipales et régionales, entachées de violences et d’accusations de fraude à travers tout le pays, se sont déroulées sous l’égide de cette CEI qui a été vigoureusement critiquée.