Le président de l’Assemblée nationale Guillaue Soro, le président de la République Alassane Ouattara, et son prédécesseur, Konan Bedié.

La décision du président Ouattara de mettre sur pied le RHDP unifié malgré le refus de son allié Bédié crée une situation grosse de tous les dangers.

Le PDCI persiste et signe en expulsant de ses rangs tous les ministres et autres responsables qui ont choisi de participer à la cérémonie de lancement du RHDP unifié qui a porté à sa tête Ouattara. Et de rester ministres dans le gouvernement.

L’épreuve de force est engagée et le point de non retour risque d’être atteint. Si jamais, pour les élections locales et municipales du 13 octobre les alliés RDR et PDCI se séparent et font des listes autonomes pour la première fois depuis 2005.

La logique de confrontation qui s’est installée semble pousser les protagonistes vers une telle extrémité. Alors la paix sociale serait menacée en Côte d’Ivoire.

Seuls Ouattara et Bédié peuvent arrêter la machine infernale qu’ils ont mis en branle. Mais comment revenir sur les actes forts déjà posés : la création du RHDP unifié, la nomination de ministres exclus du PDCI maintenant, par exemple ?

Il faudrait un sursaut de conscience pour éviter le choc frontal qui va coûter cher politiquement à tous les deux. Et à toute la classe politique ivoirienne et, surtout aux citoyens.

Dans ce contexte déjà surchauffé, Guillaume Soro est sorti de sa réserve pour annoncer qu’il « réfléchissait à une candidature à la présidentielle de 2020 ». Il est le troisième homme et le seul membre de la « jeune génération ».

Dans son allocution en tant que nouveau président du RHDP unifié, Ouattara a affirmé vouloir passer le flambeau du pouvoir à la jeune génération et a invité Bédié à le rejoindre pour réaliser cette mission.

Mais il y a un problème de confiance qui se pose dans la mesure où Bédié estime que le prochain président doit sortir des rangs du PDCI et « il aurait un accord dans ce sens avec Ouattara ». Soro serait témoin de ce deal et pourrait être l’arbitre. Mais il évalue ses options pour se lancer. Alors il serait un arbitre intéressé et/ou engagé.

Pour le moment il joue la montre mais le temps est compté pour tout le monde dans ce bras de fer. Le ciel politique ivoirien s’obscurcit et l’orage politique pourrait être violent. Les tragédies, on les voit venir souvent mais une force inexorable semble les porter.

Ici deux alliés jouent avec le feu, un troisième se présente en spectateur engagé et le drame est entrain de se nouer. Peut-être serait-il encore temps pour les vrais amis de la Côte d’Ivoire de se mobiliser et de jouer les médiateurs. Le moment d’agir, c’est maintenant.