L’avenir de la mission Minusma des Casques bleus au Mali est en discussion.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a annoncé mercredi qu’il se pencherait dans les mois à venir sur l’avenir de sa mission de Casques bleus au Mali. Tout changement ne devrait pas compromettre la stabilité du pays, selon le Conseil de sécurité dans une déclaration adoptée à l’unanimité.

Le Conseil de sécurité a demandé au secrétaire général de l’ONU de « présenter des options en vue d’une possible adaptation significative de la MINUSMA afin que cette dernière renforce l’efficacité de son soutien à la mise en œuvre de l’accord » de paix de 2015. Et ce, sans pour autant mettre en péril la stabilité du Mali et de sa région.

Vendredi, les États-Unis avaient jugé qu’il était temps d’évaluer si une mission de maintien de la paix de l’ONU était toujours la meilleure solution au vu de l’insécurité qui continue de régner au Mali, souligne l’AFP.

En regrettant le manque de progrès dans l’application de l’Accord de paix, ils avaient été les premiers à réclamer des options à Antonio Guterres sur l’avenir des 14.000 Casques bleus déployés depuis 2013 dans le pays.

Trois ans et demi après l’accord de paix de 2015, des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises (Barkhane) et de l’ONU, qui sont régulièrement visées par des attaques meurtrières.

Le camp des forces de l’ONU (MINUSMA) et de l’armée française à Kidal (nord) a été visé mercredi en début d’après-midi par des tirs d’obus.

Dans sa déclaration, le Conseil de sécurité « regrette vivement que plusieurs dispositions de l’Accord n’aient pas encore été pleinement appliquées, voire amorcées, malgré ses appels répétés dans ce sens, ces derniers mois ». Le Conseil cite un manque de décentralisation d’administrations dans le Nord, une démobilisation et une réintégration de combattants insuffisantes.

Présent à New York, le Premier ministre malien, Soumeylou Boubèye Maïga, avait averti qu’« une réduction des moyens ou des missions de la Minusma aurait des conséquences extrêmement négatives » qui aboutiraient « au final au renforcement des groupes terroristes et à une nouvelle dégradation de la situation ».

Au cours des mois de janvier, février et mars, 400 civils et 150 militaires (soldats maliens, de Barkhane et de la Minusma) ont été tués, a par ailleurs affirmé mercredi devant le parlement le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Salif Traoré.