Le président gabonais Ali Bongo Ondimba a annoncé samedi soir qu’il avait demandé à son Premier ministre la formation d’un nouveau gouvernement « capable de faire preuve d’exemplarité ». Une annonce faite au cours de la première allocution télévisée du président gabonais depuis près de six mois.
« Le ménage doit être fait au sein de notre classe politique, au sein de laquelle le mot éthique doit résonner avec force », selon le président gabonais. « Aussi ai-je demandé au Premier ministre de former un nouveau gouvernement plus restreint, constitué de femmes et d’hommes prêts à donner la priorité à l’intérêt général et capable de faire preuve d’exemplarité, de probité, d’éthique », a déclaré Ali Bongo qui s’exprimait lors d’un discours enregistré diffusé par la télévision nationale.
Il s’agit de la première allocution au pays du président Bongo depuis décembre 2018, après avoir été victime d’un accident vasculaire-cérébral (AVC) fin octobre de la même année, et dont il se remet actuellement.
Ali Bongo s’est exprimé depuis son bureau, joignant le geste à la parole avec ses deux mains pendant un discours qui a duré plus de huit minutes. Cette intervention survient le jour de la commémoration de la mort de son père Omar Bongo Ondimba, décédé le 8 juin 2009 à Barcelone, après avoir dirigé le pays pendant 41 ans.
À cette occasion, une grande messe a eu lieu samedi dans le luxueux palais présidentiel de front de mer à Libreville. Entouré de plusieurs homologues africains et de nombreuses personnalités politiques gabonaises, le président Bongo a assisté à cette messe, assis au côté de son épouse Sylvia, lui tenant la main, selon des images diffusées par la télévision nationale qui a retransmis l’événement en direct.
Après cinq mois de convalescence à l’étranger à la suite de son AVC, le président Bongo est rentré le 23 mars à Libreville pour un « retour définitif ». Le chef de l’État s’était adressé à la nation dans un bref discours de fin d’année, enregistré à Rabat, lieu de sa convalescence, diffusé le 31 décembre.
Depuis, il n’avait fait aucune déclaration publique, mais il a multiplié les entretiens au palais présidentiel avec des chefs d’État africains, dont les présidents sénégalais et ivoirien, Macky Sall et Alassane Ouattara. Il s’est également entretenu mercredi avec le président tchadien Idriss Déby Itno.