La justice comorienne a condamné à sept ans de prison le secrétaire général du principal parti d’opposition Juwa, Hassane Ahmed el-Barwane. Ce dernier a été reconnu coupable d’avoir ordonné l’agression d’un militaire lors du récent référendum constitutionnel auquel il s’opposait.
Dans un jugement rendu tard lundi soir, la Cour de sûreté de l’Etat a aussi infligé vingt ans de réclusion à un député du même parti, Tocha Djohar, absent à l’audience. Poursuivis pour les mêmes chefs d’«association de malfaiteurs, coups et blessures volontaires et tentative d’assassinat », les deux hommes étaient jugés avec une vingtaine d’autres personnes accusées d’avoir fait partie d’un commando qui a agressé et blessé un sergent.
Deux d’entre eux ont été acquittés, les autres ont écopé de peines de quelques mois à trois ans de prison. Lors de l’audience, leurs avocats ont récusé, en vain, la légalité de la Cour de sûreté de l’Etat. Samedi, la Cour avait condamné cinq opposants aux travaux forcés à perpétuité pour « complot, acte terroriste et atteinte à la sûreté de l’Etat ».
Habitué des coups d’Etat et des révoltes armées, l’archipel des Comores traverse depuis plusieurs mois une nouvelle crise politique et institutionnelle. Ancien putschiste élu démocratiquement en 2016, le président Azali Assoumani a organisé en juillet un référendum constitutionnel qui lui permet d’effectuer plusieurs mandats et de régner jusqu’en 2029.
Une élection présidentielle anticipée, à laquelle Azali Assoumani a déjà annoncé sa candidature, est prévue au premier semestre 2019.
L’opposition dénonce depuis la dérive autoritaire du chef de l’Etat. Plusieurs de ses responsables, dont le chef du parti Juwa et ancien président Ahmed Abdallah Sambi, ont été arrêtés et placés en détention provisoire.