Le président sud-soudanais Salva Kiir a appelé le chef rebelle Riek Machar à rentrer « urgemment » à Juba pour y former un gouvernement d’unité nationale. Pour Salva Kiir, tout retard dans la formation de ce gouvernement « détruirait » les espoirs de paix du peuple sud-soudanais.
« Il n’est pas trop tard, j’invite Riek Machar à urgemment rentrer à Juba afin que nous puissions travailler ensemble pour régler de manière expéditive le processus de formation du gouvernement de transition d’unité nationale revitalisé », a déclaré le président Kiir lors d’une conférence de presse, relayée par les médias.
« Tout retard dans la formation du gouvernement détruirait les espoirs de paix de notre peuple, cela créerait un sentiment de lassitude et d’incertitude quant à la viabilité de l’accord de paix et c’est la dernière chose dont notre pays a besoin », a-t-il poursuivi.
Selon les termes d’un accord de paix signé en septembre 2018 par les belligérants de ce conflit débuté en 2013, un gouvernement transitoire d’union nationale doit être formé au 12 mai.
Mais le chef rebelle Riek Machar, qui a signé l’accord, a demandé jeudi un report de six mois pour la formation de ce gouvernement. Riek Machar estime que les conditions de sécurité ne permettent pour l’heure pas son retour dans la capitale Juba pour y participer, en tant que vice-président.
Machar avait fui Juba en 2016 sous les tirs de l’armée de Salva Kiir après l’échec d’un précédent accord de paix qui avait entraîné de violents affrontements entre leurs forces.
L’accord signé en septembre dernier a fortement réduit les affrontements armés mais les étapes déterminantes de la formation d’une armée unifiée et du contrôle sécuritaire de la capitale peinent à être concrétisées.
Cet accord est le dernier effort en date pour mettre fin à six années de conflit armé entre les deux hommes qui ont précipité leur pays dans une très violente guerre civile marquée par des atrocités, dont des meurtres et des viols, à caractère ethnique.
Plus jeune pays au monde, le Soudan du Sud, majoritairement chrétien, a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, après 22 ans de conflit. Il avait basculé en décembre 2013 dans la guerre civile, amorcée par la rivalité entre Salva Kiir et Riek Machar, pourtant anciens alliés pendant leur combat contre Khartoum.