Bras de fer entre autorités marocaines et égyptiennes. Les deux pays sont reliés par un accord de libre-échange. Ce dernier ferait perdre au Maroc 6 milliards de DH, chaque année, selon Rabat.
Sorti de son silence, Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Economie Verte et Numérique affirme être «personnellement » derrière cette « guerre ». « Ce sera la guerre ! » a déclaré Moulay Hafid Elalamy, lors de la dernière réunion avec la Commission des secteurs productifs au Parlement, en faisant référence aux accords de libre- échange conclus avec l’Égypte qui font perdre au Maroc quelque 6 milliards de dirhams chaque année, selon ses dires.
Une réunion entre le ministre marocain et son homologue égyptienne a d’ailleurs eu lieu le mercredi 23 juin. Moulay Hafid Elalamy a informé son homologue être «personnellement » derrière ces blocages, qui « ne feront que s’intensifier », si les autorités égyptiennes ne coopèrent pas.
En effet, selon le ministre « les produits marocains attendent parfois trois mois pour être acceptés par les services de douanes en Égypte, alors qu’eux (les services égyptiens) exigent que leur cargaison soit acceptée en 24h».
Deux cas récents sont évoqués par le quotidien marocain L’Economiste. D’abord une première livraison de véhicules Dacia bloquée il y a quelques semaines par l’administration égyptienne. Puis le blocage de quelque 350 véhicules de l’usine Somaca, qui seront finalement réceptionnés après une intervention des autorités marocaines.
D’ailleurs, selon le quotidien, les blocages concernent plusieurs produits marocains, agroalimentaires, textiles et automobiles entre autres.
En réaction, le Maroc a refusé à son tour d’octroyer le visa à des importations égyptiennes. Le ministre marocain a même ordonné un échantillonnage sur des cargaisons égyptiennes. Résultat : « sur cinq conteneurs, trois sont trafiqués » et contiennent des produits « made in China », indique le quotidien.
Devant la Commission, le ministre a fait le parallèle avec la révision des accords avec la Turquie et indique que le Maroc s’apprête à faire de même avec l’Égypte. Moulay Hafid Elalamy affirme dans ce sens qu’une commission, englobant Marocains et Égyptiens, sera formée pour cette révision. De plus, le ministre marocain a affirmé que le royaume «reverra tous les accords de libre-échange» qui ne sont pas équitables.