Alger vient de fermer son espace aérien aux avions marocains, après avoir rompu ses relations diplomatiques avec le Royaume chérifien et refusé une réouverture des frontières terrestres fermées depuis 1994.

L’escalade est certes une diversion politicienne de la part d’un régime très contesté par ses propres populations, mais aussi une dérive à contre-courant d’une tendance mondiale générale de regroupements économiques, comme en Europe, en Amérique du Sud, en Afrique de l’Ouest (où la CEDEAO attire de nombreux candidats), pour faire face à une crise économique, approfondie par la pandémie de la Covid et qui a des conséquences planétaires.

Certes l’Algérie compte parmi les pays les plus en difficulté et cette situation est d’abord et avant tout imputable à un régime sclérosé, prisonnier du passé et cadenassé par les « rentiers militaires et autres politiques du FLN qui continuent de capitaliser, au propre comme au figuré, sur la guerre de libération nationale contre les colons français ».

C’est ce contexte de crise politique et économique intérieure qui explique grandement la crise artificielle, « orchestrée » contre le Maroc.

Alger est vexé et même humilié par les reconnaissances successives de pays majeurs comme les USA, de la souveraineté du Royaume chérifien sur le Sahara occidental.

Joe Biden a confirmé Donald Trump dans cette affaire où les USA ont pris une décision mûrement réfléchie.

Une décision de bon sens qui sera bientôt universelle car les subterfuges d’Alger, sur cette question, ne prospèrent plus. Une certaine diplomatie en clair-obscur, notamment à l’OUA (maintenant UA), est à l’arrêt, faute de carburant .

Ensuite, et  surtout, le « faire-valoir » que constituait le Polisario s’est désagrégé.

Le château de sable algérien, dans ce jeu d’échec malsain, dont le seul objectif était de s’ouvrir un accès sur l’Océan Atlantique, a été emporté par les vents qui soufflent sur l’immensité désertique.

Le prétexte des « retrouvailles diplomatiques avec Israél » ne convainc personne, car pourquoi alors Alger n’avait pas rompu avec l’Egypte qui a des relations diplomatiques avec Tel- Aviv, depuis les Accords de Camp David et le Traité de paix signé entre les  deux Etats, le 26 mars 1979, par exemple ?

La vérité est qu’il n’y a aucune raison valable, politique ou autre, qui justifie la fuite en avant des dirigeants actuels de l’Algérie.

Les accusations d’interférence dans la « question kabyle en Algérie » est une vue de l’esprit ; le Maroc, n’ayant aucun intérêt à soulever et/ou à jeter de l’huile sur le feu de conflits communautaires, où que ce soit, en Afrique du Nord.

Alors, que conclure : un choix délibéré d’allumer des contre-feux, de jouer la diversion et d’attiser la flamme d’une rivalité -qui n’a pas lieu d’être- avec le Maroc, dont le souverain a multiplié les gestes d’amitié et de fraternité envers un pays frère et voisin.

Pas plus tard, qu’il y a quelques jours, le souverain marocain a adressé ses condoléances au président algérien, à l’occasion du rappel à Dieu de l’ex-président Abdelaziz Boutéflika.

Ceci dit, l’interdiction du survol de son espace aérien n’affectera qu’une dizaine de vols de la compagnie Royal Air Maroc, qui fera vite de choisir d’autres espaces aériens disponibles.

C’est donc un nouveau coup d’épée dans l’eau de la part d’un régime désespéré qui ferait mieux de chercher des adversaires  ailleurs  que du côté marocain.