Le Sommet pour l’adaptation au climat en Afrique a eu lieu, hier lundi, à Rotterdam aux Pays-Bas. De nombreux chefs d’États africains ont pris part à ce rendez-vous qui devait être un prélude à la COP27, la conférence de Charm el-Cheikh sur le changement climatique au mois de novembre prochain. Mais pour la grande majorité, les dirigeants européens ont boudé l’évènement. Ce que le président sénégalais, président en exercice de l’Union Africaine a vivement dénoncé.

Ce « sommet sur l’adaptation en Afrique »,  tenu à Rotterdam est le premier du genre. La Banque africaine de développement, le Fonds monétaire international, l’Initiative d’adaptation pour l’Afrique et le Forum de la vulnérabilité climatique étaient, entre autres, parmi les partenaires de l’évènement.

Mais si plusieurs dirigeants africains ont fait le déplacement à Rotterdam, notamment le président sénégalais, actuel président de l’Union africaine, Macky Sall, de même que le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, ou encore le chef de l’Etat de la RDC, Félix Tshisekedi, les dirigeants européens, hormis le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, ont brillé par leur absence. 

Le président français Emmanuel Macron, par exemple, s’est fait représenter par sa Secrétaire d’État à la Francophonie, Chrysoula Zacharopoulou. Ce qu’a regretté le Premier ministre néerlandais. « Bien sûr j’aurais aimé avoir plus de collègues européens ici », a déclaré Mark Rutte. « Je sais que beaucoup voulaient venir, mais je pense simplement que la participation n’a pas été à un niveau que nous aurions aimé », a-t-il ajouté. 

« Je ne peux manquer de noter avec amertume l’absence des dirigeants du monde industrialisé », a pour sa part, déploré le président Macky Sall. « Puisque ce sont eux les principaux pollueurs de cette planète, ce sont eux qui doivent financer l’adaptation », a encore martelé le chef de l’Etat sénégalais.

« Ce n’est pas seulement le sort de l’Afrique qui est en jeu,  mais aussi le sort de l’humanité et l’avenir de la planète », a rappelé le président de l’UA.

L’ancien Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon a, pour sa part, indiqué, « nous avons un devoir moral » d’aider l’Afrique à faire face au changement climatique. « Il est temps d’investir pour l’adaptation en Afrique », a-t-il ajouté.

Les pays industrialisés mis face à leurs responsabilités

L’Afrique émet moins de 4% des émissions mondiales de CO2, mais paye le plus lourd tribut au réchauffement climatique. Les dirigeants africains espèrent recueillir, à travers le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (AAAP), une capitalisation de 250 millions de dollars pour attirer des milliards de dollars d’investissements. 

« Il faut trouver ces 250 millions de dollars, ce n’est quand même pas la mer à boire », a d’ailleurs lancé, à ce sujet, le président Macky Sall. Plusieurs dirigeants africains ont récemment souligné l’échec de la communauté internationale à remplir les objectifs de la COP21 à Paris en 2015 : contenir, d’ici à 2100, le réchauffement climatique bien en dessous des 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle, idéalement le limiter à 1,5 degrés.

Selon l’Organisation météorologique mondiale, le réchauffement pourrait atteindre de 2,5 à 3 degrés.