La pandémie du coronavirus a causé bien des dégâts sur l’économie mondiale pendant l’année écoulée. Selon les Nations Unies, c’est plus d’un quart de milliard d’emplois qui ont été perdus en 2020. Dans une nouvelle étude, l’Organisation internationale du travail (OIT), relevant de l’ONU, a constaté que 8,8% des heures de travail dans le monde avaient été perdues en 2020, par rapport au quatrième trimestre de 2019. Cela équivaut à 255 millions d’emplois à temps plein, soit «environ quatre fois plus que le nombre perdu pendant la crise financière mondiale de 2009», a déclaré l’OIT dans un communiqué. «Il s’agit de la crise la plus grave pour le monde du travail depuis la Grande Dépression des années 1930», a déclaré le chef de l’OIT, Guy Ryder, aux journalistes lors d’un briefing virtuel.

Depuis son apparition en Chine il y a un peu plus d’un an, le virus a tué plus de 2,1 millions de personnes, infecté des dizaines de millions d’autres et martelé l’économie mondiale. L’agence du travail des Nations Unies a expliqué qu’environ la moitié des heures de travail perdues étaient calculées à partir des heures de travail réduites pour ceux qui restaient en activité. Mais le monde a également connu «des niveaux sans précédent de pertes d’emplois» l’année dernière, a-t-il déclaré. En effet, le chômage mondial officiel a grimpé de 1,1%, soit 33 millions de personnes de plus, pour atteindre un total de 220 millions et un taux de chômage mondial de 6,5% l’année dernière.

Ryder a souligné que 81 millions de personnes supplémentaires ne se sont pas inscrites comme chômeurs mais «ont simplement abandonné le marché du travail». «Soit ils sont incapables de travailler, peut-être en raison de restrictions pandémiques ou d’obligations sociales, soit ils ont renoncé à chercher du travail», a-t-il déclaré. «Et ainsi leurs talents, leurs compétences, leur énergie ont été perdus, perdus pour leurs familles, perdus pour notre société, perdus pour nous tous. Les heures de travail perdues l’année dernière ont réduit le revenu mondial du travail de 8,3 pour cent, selon l’OIT. Cela équivaut à une baisse de quelque 3,7 billions de dollars, soit 4,4% du produit intérieur brut (PIB) mondial global, a-t-il ajouté.