La tournure que prend la « guerre en Ukraine » est ,pour le moins inquiétante ,car, il y a une surenchère dans l’usage de la force qui pourrait aboutir à une catastrophe planétaire.

Que les choses soient claires : ce sont les russes les agresseurs et l’annexion proclamée par Poutine est inacceptable et l’immense majorité des Etats membres de l’ONU ,l’a rejetée.

L’action déclenchée par le chef du Kremlin  a entrainé des réactions en chaîne qui menacent la sécurité du monde ,sur presque tous les plans : paix civile, croissance économique en chute libre,  avec la crise énergétique  qui se « métastase »,les monnaies européennes (pound et euro dépréciées par rapport au dollar ,notamment),ambiance de pénurie de guerre, avec les longues queues en France pour acheter de l’essence ,le gaz  qui serait « rationné » en hiver  ,les industries qui vont  marcher au ralenti etc.

Et un bout du tunnel que personne  ne voit approcher, si on peut dire.

2022 est parti pour se terminer dans la morosité, les frustrations et les révoltes.

Malgré le Mondial de football qui arrive au Qatar, les cœurs ne seront pas ,totalement, à la fête.

Que faire, dans ce contexte qui semble  bloqué : l’Occident refuse de se plier au coup de force russe et soutient massivement Kiev ,en fournissant des armes ,et du renseignement.

Washington a ouvert le robinet à milliards de dollars, pour acheter des armes américaines à envoyer en Ukraine.

Un générosité  politique qui booste l’action militaire des ukrainiens et met en grande difficulté Poutine.

C’est le but recherché dont l’effet paradoxal est de susciter chez le maître du Kremlin, une réaction d’orgueil qui s’exprime en un déferlement de bombardements, par drones, sur presque tout le territoire ukrainien ,faisant de nombreuses victimes civiles.

8 mois  guerre et le conflit s’enlise dangereusement car les succès ukrainiens  font naître des espoirs fous de « vaincre la Russie »,ce qui est  impossible, du fait de l’existence des armes nucléaires  et d’autres comme celles chimiques qui pourraient semer un chaos destructeur.

Les Occidentaux le savent et pourtant semblent  vouloir pousser Poutine jusqu’à ses derniers retranchements ,avec le risque de le voir disjoncter et commettre l’irréparable.

Il y a un jeu d’échec mortel en cours avec des occidentaux qui refusent de capituler ,comme ils l’avaient fait en 2014,lors de l’annexion de la Crimée, dans l’indifférence générale.

Cette fois l’engagement militaire est réel et l’Ukraine est inondé de matériel militaire.

Cela peut-il suffire ? Rien n’est moins sûr !

Poutine  n’acceptera jamais  de subir une défaite et il a les moyens terrifiants de sa politique belliciste.

Les Etats occidentaux  en sont conscients ,mais persistent dans leur volonté de lui opposer une résistance acharnée.

Pour lui montrer leur volonté de ne plus  accepter ses diktats ,pour que plus jamais sa boulimie expansionniste ne continue d’être une épée de Damoclès au-dessus de la tête de ses voisins.

C’est ce qui explique le front uni de l’OTAN et les ruées scandinaves  pour  rejoindre l’Alliance.

D’ores et déjà, « sa guerre » coûte beaucoup à Poutine qui voit l’OTAN  s’élargir le long des frontières russes.

Dans ces Etats ,bientôt protégés par l’Alliance, aucune agression n’est plus possible, sauf à vouloir provoquer une troisième et dernière guerre mondiale.

Poutine est peut-être surpris, mais n’acceptera jamais la réalité qu’il constate : son armée présente beaucoup de lacunes notamment sur les plans organisationnel, stratégique et tactique.

Sans oublier  le manque « d’armes ordinaires de dernière génération »,en quantité suffisante.

Mais aussi de troupes, d’où la « mobilisation partielle » qui est un aveu de faiblesse.

 

Toutefois , Poutine est loin d’être fondamentalement affaibli : il n’a aucun contre-pouvoir démocratique à craindre, contrairement aux régimes occidentaux, menacés par les percées  de partis d’extrême droite,majoritairement sympathiques au régime russe.

Ainsi ,au cœur de l’Europe ,une force politique favorable à Moscou, gagne du terrain, de manière insidieuse et pourrait briser l’élan de solidarité actuel.

Plus la guerre va durer, plus la colère populaire va s’intensifier contre les gouvernements en place.

Les citoyens occidentaux veulent bien soutenir les ukrainiens, sans devoir souffrir pénuries, hausses  des prix, explosions   du chômage et autres désagréments qui bousculent leur confort de vie.

Soutenir la guerre sans en souffrir les conséquences est une équation insoluble.

C’est pourquoi, les canaux d’un dialogue possible ,doivent rester ouverts.

Les initiatives d’Erdogan sont à saluer  ainsi que celles de tous les leaders qui ont fait le chemin de Moscou : récemment Sheikh Mohamed (MBZ),Président des Emirats ,Macky Sall, Président en exercice de l’Union africaine,notamment.

Le dialogue est indispensable pour mettre un terme à un conflit qui a déjà  répandu trop de sang et qui fait basculer le monde au bord du précipice de l’affrontement nucléaire.

Poutine ne peut être vaincu que par ses fidèles.

 

« La guerre qui est la continuation de la politique par d’autres moyens »,comme l’affirme Clausewitz ,trouve sa solution avec les armes de la critique.

Il est temps d’y recourir.