Comme l’immense majorité des habitants du monde, les Africains sont sous le choc avec l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche.
Incroyable mais vrai, les Américains ont choisi comme leader un homme raciste, vulgaire, indécent et qui n’a reculé devant rien pour arriver à ses fins.
La victoire de Trump contre l’establishment ne rassure pas le reste du monde et les citoyens américains qui ont tranché déclarent à 36% avoir peur d’une présidence Trump avec 20% qui affirment « être très préoccupés ».
Pourtant ils ont bien voté à une faible majorité certes pour le magnat de l’immobilier.
Ce scénario catastrophe est une des possibilités que peut réserver le système démocratique : « le pire à l’exception de tous les autres ». Trump a surfé sur le mécontentement populaire des Blancs sans diplôme universitaire, travaillant comme ouvriers dans les villes ou fermiers dans les zones rurales, ces gens là qui sont les « victimes de la mondialisation » qui en veulent à l’élite du pays et qui ont eu ainsi l’occasion de prendre une revanche retentissante.
Il faut le savoir : les Blancs constituent encore 70% de l’électorat aux USA. Cela est entrain de changer et dans trente ans ils ne seront plus majoritaires et ils le savent. La peur de l’avenir, le manque d’informations objectives sur la réalité du monde, le racisme latent, tout cela a fécondé une colère qui a fait gagner Trump.
Il y a aussi le rejet de Hillary Clinton une candidate du « système » qui suscite une haine envers de nombreux américains qui la jugent indigne de confiance. Il y a certainement aussi de la misogynie que beaucoup ne veulent pas avouer.
Ce n’est donc pas cette fois ci que l’Amérique va élire une femme à sa tête.
Maintenant que le vin est tiré l’Amérique va devoir assumer. Comme avec les Anglais et leur gueule de bois après BREXIT.
Nul ne sait vraiment ce que va faire Trump, un homme imprévisible. Mais il y a des choses qu’il ne peut pas faire comme interdire le territoire américain à tous les musulmans, ou imposer sa volonté au reste du monde dans tous les domaines. Son slogan « rendre l’Amérique grande à nouveau » est séduisant mais Trump va devoir compter avec les nouvelles réalités planétaires et celles de son pays, certes la seule et unique superpuissance. Mais face à des géants comme la Chine, l’Union européenne, le Brésil et l’Inde entre autres. Une Amérique endettée et qui souffre encore de son engagement irakien et afghan.
Une Amérique qui dépend de l’immigration et du commerce international, de l’utilisation mondiale du dollar avec la présence de milliers de soldats sur tous les continents. Trump pourra faire payer un peu plus voire beaucoup les alliés de l’OTAN, le Japon, la Corée du Sud etc.
Mais va-t-il retirer les troupes ? Rien n’est moins sûr.
Va-t-il pousser le Japon à se doter de l’arme nucléaire ?
Il y a les propos de campagne et il y a le réel. On verra bien.
Pour l’Afrique, il faut hélas attendre très peu du nouveau président américain. Ses propos racistes et xénophobes ne sont pas de circonstance. Il va bien sûr mettre de l’eau dans son vin et essayer de lisser son image.
Une première leçon de la victoire de Trump est qu’il faut toujours prendre en compte les insuffisances du système démocratique. Car comme le faisait remarquer Machiavel il faut se méfier de la « fortuna », le caractère imprévisible des situations humaines, des changements d’humeur du peuple, de ses contradictions et de ses réactions brutales, toutes choses que l’élection de Trump a confirmé. Les Américains ont peur (36%) et sont préoccupés(20%) par la victoire du milliardaire mais l’ont élu quand même.
Ils ne le jugent ni compétent ni qualifié pour être président mais votent pour lui, malgré tout.
On peut parier qu’ils vont déchanter vite mais devront prendre leur mal en patience pendant quatre ans au moins.
Avec Trump rien n’est garanti. Il ne pourra pas sauter par-dessus le mur de la réalité cependant.
L’Afrique n’a jamais été un enjeu pour Washington même si Obama a organisé le premier sommet Afrique–Etats-Unis.
Trump va-t-il renouveler l’expérience ? Wait and see.