Le président américain Donald Trump

Dans une allocution télévisée, hier soir, le président américain a décidé la suspension des vols depuis l’Europe vers son pays, sauf pour la grande Bretagne et l’Irlande. Cette mesure spectaculaire prend effet ce vendredi soir pour une durée de 30 jours. Elle a d’ores et déjà affolé les Bourses asiatiques et va, très certainement, porté un rude coup à l’économie mondiale. Et d’abord aux USA qui est un grand pays touristique.

Même si, Trump a insisté, après son discours, que le commerce n’était pas concerné et qu’il a fait l’éloge du business dans un tweet. Le problème est que le transport de voyageurs est aussi un commerce et les lignes aériennes Europe/USA sont parmi les plus utilisées du monde. Un arrêt de 30 jours aura des conséquences terribles sur toutes les économies et, on peut logiquement penser que Trump pourrait ne pas pouvoir tenir « la distance ».

Les deux « fenêtres de la Grande Bretagne et de l’Irlande » permettent de contourner la mesure, et se justifient par un favoritisme économique doublé de calculs politiciens (le vote irlandais est très important aux USA) et la volonté de Trump d’affaiblir l’Union européenne, bien connue.

Donner à l’occasion un coup de pouce à son « ami » Boris Johnson qui vient de réussir le Brexit est aussi une gourmandise que le locataire de la Maison Blanche peut savourer. Mais 30 jours c’est beaucoup et les dommages collatéraux imprévisibles et pourraient même affecter les « amis » de Trump.

Faut-il rappeler que la grande Bretagne est encore membre de l’UE jusqu’à ce que le Brexit soit finalisé ? Et puis les relations économiques entre l’Europe et l’Amérique sont d’une importance capitale pour l’économie mondiale dans son ensemble. Trump profite du coronavirus pour faire un coup politique qui pourrait avoir un effet boomerang pour lui.

L’économie américaine est secouée comme la chute de la Bourse de New-York le montre. Le point fort de la politique de Trump, à savoir le succès économique (taux de chômage très bas, gains boursiers record, création d’emplois massives) pourrait être écorné et pire basculer dans un Krach, comme en 2008. Si la pandémie du coronavirus n’est pas stoppée rapidement.

La Chine donne des raisons d’espérer, l’Europe des signes inquiétants, notamment en Italie. Toutefois les mesures fortes prises par Rome qui a pratiquement bouclé le pays, vont payer.  Accabler toute l’Europe n’est certainement pas la bonne méthode pour aider à juguler la pandémie.

Mutualiser les moyens de la recherche pour trouver un vaccin rapidement est le chemin de l’intelligence à suivre. Ce virus est bien identifié, des patients affectés en sont guéris, il n’y a pas saut total en territoire inconnu.

Trump a un compte à régler avec l’UE et il ne se gêne pas. Aux Européens de réinventer leur unité politique et économique et à faire face à un homme qui ne leur fera pas de cadeau. L’économie est un vaste champ de confrontation entre les Etats. Il faut le savoir ; Toutefois trump joue gros en décrétant une suspension des vols pendant un mois.

On peut parier que ce n’est pas tenable, ou alors les dommages seront profonds et pourraient affaiblir les deux côtés de l’hémisphère Nord, sur les deux rives opposées de l’océan atlantique. Après une première semaine de mise en œuvre, une évaluation va s’imposer.