Certes il faut se féliciter du succès de la COP21 tenue à Paris en novembre 2015 et de la signature intervenue jeudi 21 avril à l’ONU. Elle démontre que la prise de conscience sur le réchauffement climatique demeure, se généralise et mobilise de plus en plus les décideurs mondiaux.

Engagement international en baisse d’intensité ?

Mais un constat s’impose : l’euphorie notée fin 2015 dans la capitale française où presque tous les grands de ce monde s’étaient donné rendez-vous a pour le moins baissé d’intensité.
A Paris, cent quatre-vingt-quinze pays avaient été comptabilisés. Seuls cent soixante-quinze ont été présents à New York.

Si le président français était présent à l’ONU, ni Barack Obama pour les Etats Unis, ni le président chinois ou le premier ministre indien n’ont fait le déplacement. Même si après la signature du chef de l’Etat français, premier à parapher l’accord, la Chine et les Etats Unis l’ont aussi signé.

Prochaine étape : la ratification par les parlements nationaux

Par delà la lutte pour sauver la planète d’un réchauffement destructeur, il y a des agendas politiques voire politiciens qui sont avancés par les uns et les autres.
Si la France a mis beaucoup d’énergie pour faire de la COP21 un triomphe, c’est aussi parce que le président Hollande cherchait à s’en attribuer le gain politique. C’est indubitablement une victoire diplomatique à mettre à son crédit, mais sur le plan national cela n’a guère boosté sa cote de popularité toujours au plus bas.

La vérité est que l’accord conclu à Paris et signé à New York hier aura encore de nombreux obstacles à franchir pour entrer en application. Les parlements nationaux doivent le ratifier et cela prendra entre deux et trois ans selon les analystes. Sauf si un intense lobbying était engagé pour accélérer les choses. Qui va s’y dévouer ? Qui en a les moyens ?

Un contexte peu aisé pour la suite

L’ONU pourrait en faire une priorité et enclencher une action diplomatique conséquente dans le monde entier. Mais la campagne en cours pour désigner le successeur de Ban Ki Moon rend le contexte peu favorable.

La France qui a assuré le leadership jusqu’ici entre elle aussi dans un cycle électoral gros d’incertitudes. Et la question du réchauffement climatique n’est pas assez mobilisatrice pour faire basculer l’élection.

Alors faut-il désespérer de la COP21 ? Non, car un jalon a été posé à Paris et renforcé à New York, et rien ne sera de ce fait plus comme avant.

 

– B-K R.

 

 

Crédit image : Siège de l’Organisation des Nations Unies (ONU) à New York, Etats Unis. © Chancellerie de l’Equateur (68 Período de Sesiones de la Asamblea General de la ONU), CC BY-SA 2.0, via Wikimedia Commons.