À 31 ans Sebastian Kurz est le nouveau chancelier de l’Autriche. En effet la tête de proue des conservateurs qui viennent de remporter les législatives va devenir le nouveau visage du leadership autrichien : jeune comme Macron et Trudeau et très ambitieux !

Mais la comparaison s’arrête là car Kurz est résolument de droite. Même s’il aura fort à faire avec les extrémistes du FPO qui arrivent en deuxième position, suivis des sociaux démocrates.

En vérité ces trois formations politiques se partagent environ 90% de l’électorat à part presque égale : un peu plus de 30% pour les conservateurs de Kurz et un peu plus de 26% pour l’extrême droite FPO et aussi pour les sociaux démocrates devancés par les extrémistes. Les résultats projetés sont les suivants : 30,2% pour les Conservateurs, 26,8% pour le FPO et 26,6% pour les sociaux démocrates.

Ces chiffres sont inquiétants car ils révèlent un véritable basculement à droite d’une société qui flirte depuis longtemps avec les idées néo-nazies. À l’évidence l’héritage nauséabond de Haider a pris racine dans le pays. Sebastian Kurz a beau être jeune et charmant ses idées sont aux antipodes de celles universalistes, humanistes et ouvertes que défend l’Europe progressiste.

Le risque est qu’il va agir en penchant de plus en plus vers l’extrême droite pour ne pas se faire déborder. Il a un modèle qui n’est autre que Trump, de l’autre côté de l’Atlantique. C’est une nouvelle déconvenue pour les progressistes européens après les législatives allemandes remportées de justesse par Merkel. Avec l’entrée spectaculaire de plusieurs dizaines de députés d’extrême-droite au Bundestag, une première depuis 60 ans. Faut-il rappeler que c’est un gouvernement conservateur qui est en place au Royaume-Uni où les extrémistes n’ont pas encore désarmé.

L’Europe est entrain de se replier sur elle-même et de céder aux chants de sirène des anti-immigrés, anti-musulmans et pro-racistes. Ces gens là sont des nazis qui n’osent pas s’affirmer parce que la loi s’y oppose ou ils ont peur d’affronter une opinion populaire encore traumatisée par les horreurs du nazisme.

Combattre cette dérive européenne est une urgence politique. Il appartient aux citoyens européens lucides et progressistes de se mobiliser et d’empêcher un retour tragique à la barbarie.

Tant il est vrai que les mêmes causes produisent les mêmes effets.