La toute « nouvelle candidate démocrate » pour la présidentielle du 5 novembre, la vice-présidente Kamala Harris semble avoir le vent en poupe.
Dans les sondages elle fait mieux que Joe Biden qui a décidé de se retirer et de lui passer le relais, et talonne et/ou fait jeu égal avec Donald Trump.
Ce dernier est de plus en plus nerveux, face à cette candidate surprise, déterminée, pugnace et ancienne procureur expérimentée et courageuse.
La vraie campagne a commencé et Trump a trouvé à qui parler une procureur qui se présente comme allant aux trousses d’un homme déjà condamné par la justice.
L’angle d’attaque politique fait mouche et met Trump et ses stratèges en grande difficulté, car Mme Harris sait de quoi elle parle et appuie là où cela fait mal.
Sans l’air d’y toucher, elle renvoie l’argument de l’âge-que Trump utilisait contre Biden-à l’homme de 78 ans qu’est Trump.
Dorénavant c’est lui le « vieux » et la différence d’âge saute aux yeux entre la femme de 59 ans et le candidat républicain qui est le plus âgé de l’histoire américaine, après le retrait de Biden.
A noter que Reagan a quitté la Maison Blanche à …78 ans.
La question de l’âge est pertinente, mais ne va pas décider de l’issue du scrutin.
C’est la conquête des Etats « pouvant basculer d’un camp à l’autre »(SWING STATES) qui sera déterminante.
Et, Kamala Harris l’a bien compris, en allant à l’assaut de ces Etats comme le Wisconsin, la Pennsylvanie, le Michigan, l’Arizona, la Géorgie etc.
Trump, aussi le sait, et face à la nouvelle menace, ne retient plus ses coups.
Ce sera donc coup pour coup et non une bataille à fleurets mouchetés, comme cela devrait être le cas entre un candidat -gentleman et une candidate.
Mais, les bonnes manières ,Trump n’en a cure . C’est un éléphant dans une maison de porcelaine.
Toutefois, il devra savoir jusqu’où aller trop loin, pour ne pas heurter les électeurs indépendants, par exemple qui sont un enjeu électoral majeur.
Cette nouvelle campagne qui a démarré sur les chapeaux de roues est celle de toutes les attaques, sans retenue, entre deux candidats habitués aux joutes verbales, face caméra.
A ce jeu, évidemment, Trump est un orfèvre qui a fait ses preuves, lui qui ne recule devant rien.
Kamala Harris n’a pas froid aux yeux et, le débat, entre les deux candidats-qui est inéluctable-sera un moment crucial.
Biden a précipité sa chute, avec sa prestation désastreuse qui a montré ses limites, sur tous les plans.
Harris, dans le rôle du challenger a certainement appris la leçon et agira en conséquence.
Rien n’est encore joué, même si pour l’investiture démocrate, Kamala Harris a d’ores et déjà un nombre suffisant de délégués pour s’imposer.
C’est pour quoi ,elle est en campagne ,en attendant la convention du parti démocrate qui se tiendra du 19 au 22 août qui va officialiser sa candidature.
En attendant, elle doit choisir un co-listier, pour le poste de vice-président et la tâche n’est pas simple.
Des calculs politiques et stratégiques seront faits et par la candidate et par l’état-major du parti de l’âne.
Un choix pertinent pourrait booster les chances de Harris le 5 novembre prochain.
Trump qui a déjà choisi JD. Vance, un homme ultra-conservateur, n’a plus les cartes en main, sur ce sujet.
Harris a l’avantage de pouvoir faire un choix, en tenant compte de celui déjà fait par son adversaire qui a adoubé un homme de l’Ohio, un Etat important, sur le plan électoral.
Vance est jeune et célèbre, cependant, même si ses positions radicales sur l’avortement sont un handicap.
Le duel Trump /Harris sera aussi arbitré par les électeurs jeunes qui ne sont pas encore acquis à qui que ce soit, tout comme les minorités, en général.
Le vote des Noirs est acquis à Harris et elle pourrait aussi faire une percée chez les Latinos.
On le voit : le retrait de Biden rebat les cartes et rend le scrutin plus ouvert que jamais.
Harris va profiter de la remobilisation du parti démocrate, des femmes, des minorités, voire des jeunes.
A elle de battre campagne, avec efficacité, tout en se préparant à affronter un adversaire coriace, miraculé et qui peut compter sur une base très fidèle.
Harris a le « momentum », à elle de le faire durer.