Mitch McConnell

Incroyable mais vrai :Mitch McConnell, encore chef de la majorité républicaine au sénat (pour quelques jours) a déclaré qu’il haïssait Trump pour ce qu’il a fait la semaine dernière (exhorter les émeutiers à envahir le congrès) et, est content qu’il soit destitué.

A l’évidence le divorce est consommé entre les deux hommes qui ont toujours fait chorus, 4 ans durant, pour soutenir et imposer les mêmes politiques dures et ultra-droitières, dans tous les domaines. C’est l’acceptation de la victoire de Joe Biden par McConnell qui a définitivement coupé les ponts entre les deux hommes. Depuis  Trump a refusé de lui parler au téléphone, et cela n’est pas étranger à la démission de Mme McConnell, Elaine Chao, ministre des transports, du cabinet de Trump.

Les dernières prises de position de McConnell scelle donc une rupture totale et, ce d’autant que McConnell estime que la destitution de Trump serait la seule façon de purger le parti républicain du « trumpisme ». Le débat politique aux USA se situe bien à ce niveau car Trump, s’il n’est pas définitivement exclu du champ politique, va continuer à prendre en otage une frange non négligeable de l’électorat. Et, restera incontournable lors des prochaines joutes électorales.

Il y a ici une conjonction d’intérêts entre républicains et démocrates pour mettre fin à la carrière politique d’un outsider cynique doublé d’un homme autoritaire, raciste et qui ne recule devant rien, comme l’assaut contre le Capitole qu’il a appelé de ses vœux, le démontre. Il est vrai que sans la défaite retentissante contre Biden, la révolte des élus républicains n’aurait pas eu lieu. Réalisme et lâcheté obligent !

Aujourd’hui, les langues peuvent se délier et la haine s’exprimer, celle sans doute, longtemps enfouie de McConnell qui a avalé beaucoup de couleuvres avec Trump qu’il a servi comme un sous fifre. Il se révolte, après avoir presque tout perdu, avec son statut de chef de la majorité au sénat. Si Trump n’est pas destitué et qu’il continue à avoir le soutien de la majorité des élus républicains ; alors McConnell aura tout perdu. Il joue son va-tout et risque très gros. Il connaît Trump qui n’attend jamais pour se venger.

Pourtant McConnell pourrait aussi profiter de la déclaration des membres du « Joint Chiefs of Staff »(qui comprend les chefs des différentes branches de l’Armée) qui condamne l’assaut sur le Capitole et rappelle les membres des forces armées à leur devoir de soutenir et de défendre la Constitution et de rejeter l’extrémisme.

Cette déclaration est sans précédent et illustre une volonté des vrais patriotes américains (qui veulent un pays uni, libre et démocratique, respectueuse de sa diversité) de faire barrage à l’extrême droite fasciste synonyme de violence, de haine et de racisme. Et qui est un danger pour la Démocratie ! Du reste, la machine judiciaire fonctionne à plein régime pour arrêter les figures emblématiques des émeutes qui ont souillé le Capitole.

Des dizaines d’arrestations sont déjà opérées et des centaines le seront grâce à la coopération des citoyens américains sollicités par le FBI :tous ceux qui reconnaissent des visages et, des personnages qui ont crevé l’écran, lamentablement, en vandalisant le symbole, par excellence, de la démocratie américaine. McConnell a donc choisi un bon moment pour oser défier Trump et rejoindre un mouvement de fond qui a pour objectif d’éliminer Trump du paysage politique national.

Quid des plus de 74 millions de personnes qui ont voté pour lui ? Tous ne sont pas des racistes et des fascistes ! Certains sont attirés par les réductions d’impôts, d’autres séduits par les créations d’emplois et d’autres, hélas par les discours racistes, anti immigrés et  provocateurs sur le plan international. Mais ces points positifs ne peuvent ni excuser ni faire passer par pertes et profits, une action politique exécrable et un comportement indigne d’un président des USA.

Si Trump a été battu, et à plate couture, c’est parce que la majorité des Américains a tourné le dos à sa mégalomanie, son manque d’empathie et, son incompétence qui expliquent sa gestion catastrophique de la pandémie de la covid 19. L’heure est enfin venue de l’opération :Haro sur Trump ! Les attaques sont rudes et multiformes ; et l’assaut sur le Capitole a agi comme un élément déclencheur. Vae victis !