Le clash entre Twitter et Donald Trump éclabousse Facebook, en position délicate depuis que son patron, Mark Zuckerberg, a refusé de sanctionner des propos polémiques du président et est désavoué publiquement par des employés.
« Mark a tort, et je vais m’efforcer de le faire changer d’avis en faisant beaucoup de bruit », a tweeté dimanche Ryan Freitas, directeur du design pour le News Feed (fil d’infos) de Facebook. Lundi, le mouvement a pris de l’ampleur avec une grève en ligne par plusieurs salariés, dont Sara Zhang, qui déclare sur Twitter: « Nous devons faire face au danger, pas rester à couvert ».
A l’origine, deux interventions sans précédent de Twitter la semaine dernière. La plateforme a d’abord signalé deux tweets du président américain sur le vote par correspondance avec la mention « vérifiez les faits », rapporte l’AFP.
Mark Zuckerberg a alors rappelé sur Fox News que les plateformes, selon lui, ne devaient pas jouer le rôle « d’arbitres de la vérité en ligne » – une interview retweetée par Donald Trump. Puis, vendredi, Twitter a masqué un autre message du locataire de la Maison Blanche, sur les affrontements à Minneapolis après la mort d’un homme noir, George Floyd, pour violation des directives du réseau sur l’apologie de la violence.
« Les pillages seront immédiatement accueillis par les balles », déclarait Donald Trump au sujet des manifestations qui dégénèrent en émeutes. Ces propos apparaissent aussi sur Facebook, mais Mark Zuckerberg a décidé de les laisser visibles, « après avoir hésité toute la journée ».
Dans une publication sur son profil, il dit condamner à titre « personnel » la « rhétorique clivante et incendiaire » du président, mais n’entend pas supprimer les messages, au nom de la liberté d’expression et de l’intérêt du public à s’informer. « Je sais que beaucoup de gens sont mécontents, mais notre position est de faciliter le plus d’expression possible, à moins d’un risque imminent d’atteinte aux autres ou de dangers tels que décrits dans notre règlement ».
Rappelons que les réseaux sociaux Twitter et Facebook ont mis en place des systèmes de lutte contre les contenus dangereux (appels à la haine, harcèlement…) et contre la désinformation. Mais Facebook exempt les personnalités et candidats politiques de l’essentiel de ces mesures.