Quelle serait la politique africaine de la future administration de Joe Biden ? Le nouveau président américain est resté plutôt prudent sur la politique extérieure que son administration souhaite mener. Mais son équipe affiche des signaux positifs pour un rapprochement avec le continent africain.
L’équipe de Joe Biden entend afficher un « respect mutuel » envers l’Afrique et montrer son « engagement » sur les questions de démocratie, de sécurité et d’économie. Joe Biden veut se démarquer de Donald Trump, qui a qualifié ses partenaires africains de « pays de merde » et qui ne s’est jamais rendu en Afrique.
Pas d’annonce très concrète pour le moment : la politique extérieure de Joe Biden n’est pas encore connue, mais son équipe annonce une rupture de ton et de méthode avec l’administration sortante, qui avait fini par prendre ses distances avec le continent.
Joe Biden assure vouloir restaurer les liens diplomatiques avec les institutions (telle que l’Union africaine) et les gouvernements africains. Il promet de maintenir le Yali, un programme qui fait la promotion des jeunes leaders africains.
Joe Biden promet d’organiser un sommet de chefs d’États africains, comme l’avait déjà fait Barack Obama en 2014. De quoi nouer des liens concrets avec ses homologues africains.
Précisons que Joe Biden bénéficie de l’expertise de grands noms de la diplomatie américaine, comme le diplomate Nicolas Burns ou Susan Rice, l’ancienne chargée d’Affaires africaines sous Bill Clinton.
« On ne s’attend pas à un changement spectaculaire », tempère toutefois un diplomate africain, cité par RFI. « On pourrait s’attendre, poursuit cette source, à une reconduction de l’AGOA », le programme d’échanges commercial qui permet aux pays africains d’exporter des produits vers les États-Unis sans être taxés.
Le grand enjeu reste la présence militaire américaine au Sahel. L’équipe de Joe Biden n’a donné aucune indication sur ses intentions.
On devrait enfin observer un changement radical sur les questions migratoires. Joe Biden entend mettre fin à la « politique inhumaine en matière d’immigration » menée par Donald Trump. Le président élu promet par exemple d’annuler le « travel ban », les restrictions de voyages qui touchent les citoyens nigérians, soudanais et somaliens.