Fermée depuis septembre 2020 de manière unilatérale par le président Alpha Condé, au lendemain des élections présidentielles, la frontière entre la Guinée et le Sénégal devrait bientôt rouvrir. Réuni en séance plénière, hier dimanche 4 juillet 2021, le parlement guinéen a adopté à la grande majorité des 92 députés présents, l’accord de coopération militaire et technique entre les deux pays.

Ces accords ont été discutés et signés par les ministres de la Défense des deux pays le 19 juin dernier à Accra, sous la direction du président ghanéen, Nana Akufo-Addo, qui a mené la médiation, en marge du sommet des chefs d’État des pays de la CEDEAO.

Dans son intervention devant les députés, dimanche, le rapporteur de la Commission Défense et Sécurité de l’Assemblée nationale guinéenne, Amara Traoré, a justifié cet accord, affirmant que « la sécurité nationale des États, notamment la Guinée et le Sénégal, est fortement menacée par la montée en puissance des phénomènes du terrorisme, d’extrémisme violent et de la criminalité transfrontalière.  C’est pourquoi les deux gouvernements ont trouvé que la mise en place d’un cadre de coopération militaire et technique constitue une nécessité devant permettre la mutualisation des moyens et la création d’une synergie d’actions contre les menaces et risques liés à la sécurité de nos populations, ainsique de l’intégralité territoriale de nos États. »

Pour sa part, le ministre d’État guinéen, ministre de la Défense nationale, le Dr Mohamed Diané, a annoncé qu’une commission sera mise en place en vue de l’application du présent accord : « Après la ratification, nous allons mettre en place un cadre de concertation, de dialogue d’abord entre les départements de la Défense de la République de Guinée et le ministère de la Défense de la République du Sénégal. Nous allons mettre en place une commission qui va travailler pour nous proposer une stratégie de mise en application. C’est extrêmement important, parce qu’il y a certaines dispositions qui sont très importantes dans cet accord de coopération. Ce sont, en première position, ce qui concerne la non utilisation du territoire des deux parties contre les intérêts d’une autre partie. »

Selon Amara Traoré, cet accord qui comprend 25 articles, vise selon lui, à impulser le début d’une nouvelle dynamique à la diplomatie sécuritaire entre les deux pays sur les questions essentielles de sécurité nationale et à définir un cadre juridique de coopération en matière militaire et technique.

Les deux Etats s’engagent, ainsi, mutuellement, entre autres, à la formation du personnel militaire, la lutte contre le terrorisme, la non utilisation du territoire de l’une des parties contre les intérêts de l’autre partie, la lutte contre la criminalité transfrontalière, la sécurité conjointe des frontières entre les deux pays, l’échange de délégations ou encore la protection des renseignements.

L’adoption de cet accord par le parlement guinéen était, un des préalables pour l’ouverture prochaine de la frontière entre les deux pays, après 9 mois de fermeture.