La Fifa a décidé de publier un premier bilan officiel du recours à l’assistance vidéo, au terme de la phase de poules du Mondial 2018.

Au sport comme en économie ou en politique, les pays africains subissent les injustices imposées par ceux censés garantir les équilibres et l’égalité des chances. La coupe du monde de football, se déroulant actuellement en Russie, a illustré de nouveau ce favoritisme servant les intérêts des grands au détriment des ambitions des plus petits. Deux équipes africaines, le Sénégal et le Maroc, sur les cinq nations africaines au mondial, se sont distinguées par leur qualité de jeu. Elles ont été toutes les deux victimes de l’acharnement de l’arbitrage qui les a forcés à quitter la compétition trop tôt.

Une histoire de cartons

Qui l’aurait cru ! Des cartons jaunes peuvent vous faire perdre une compétition internationale. Cette règle de la FIFA n’a pourtant jamais servi auparavant. Le Sénégal, qui jouait la 2ème place du groupe H pour accéder au deuxième tour de la coupe du monde vient de marquer l’histoire du football en étant la première équipe à subir la cruauté de cette règle. En effet, avec plus de cartons jaunes que les Japonais, les Sénégalais ont quitté cette phase de poule au moment où leur qualité de jeu avait séduit les fans du ballon rond à travers le monde.

Toutefois, « la règle du Fairplay n’est pas un problème en elle. C’est plutôt son application qui pose un problème d’ordre déontologique » ont souligné plusieurs observateurs sur les plateaux de télévisions. En effet, le Fairplay implique non seulement le fait de ne pas obtenir de cartons mais également de jouer son match jusqu’au bout. Chose que les japonais n’ont pas fait face à la Pologne. Les dix dernières minutes du match imposant les deux équipes, et qui se déroulait en même temps que le match opposant le Sénégal à la Colombie, étaient « scandaleuses ».

Le public Polonais a été le premier à dénoncer la passivité de ses joueurs face à une équipe japonaise qui faisaient tourner le ballon. L’arbitre, impuissant devant ce jeu, n’est pas intervenu comme le stipule le règlement. Pour décrire cette fin de match, le journal français « Le Parisien » a parlé d’une parodie. « Passe à dix, pressing inexistant, courses à un rythme de sénateur… Les dix dernières minutes du match entre la Pologne et le Japon ont tourné à la parodie ce jeudi », lit-on sur les colonnes du journal à fort tirage.

L’élimination du Sénégal est également une histoire d’arbitrage. Dans son match contre la Colombie et après 16 minutes de jeu, l’équipe sénégalaise obtient un penalty après un tacle de Davinson Sanchez sur Sadio Mané. Après avoir accordé la faute, l’arbitre de la rencontre, Milorad Mazic, a fini par demander la VAR pour vérifier. « Résultat : le Serbe revient bizarrement sur sa décision et annule le penalty qu’il avait accordé aux Sénégalais. Un vrai scandale » lit-on cette fois sur les colonnes d’un journal marocain.

La VAR pour le grand

Le Sénégal n’est pas la seule équipe africaine à avoir souffert d’un arbitrage taillé sur mesure pour les grandes équipes. En effet, médias et observateurs marocains et internationaux ont estimé que l’équipe marocaine a été éliminée à cause d’erreurs monumentales d’arbitrage.  « Lors des matchs des Lions de l’Atlas, les arbitres ont décidé de mal ou de ne pas utiliser la VAR, à l’instar du cas du deuxième but d’égalisation de l’Espagne qui n’est officiellement pas valide » estime la presse marocaine.

Jeudi dernier, la Fédération royale marocaine de football (FRMF) avait d’ailleurs saisi dans un courrier détaillé la FIFA afin de dénoncer l’arbitrage des matchs Maroc-Portugal et Maroc-Espagne. Dans un courrier détaillé, la FRMF a recensé pas moins de 8 erreurs d’arbitrage et regrette que « le recours à la VAR n’a servi qu’à préserver les intérêts de nos concurrents ». La FIFA n’a pas encore donné suite officiellement à la requête marocaine mais une réponse indirecte a été communiquée par les responsables de l’Instance.

La FIFA nargue tout le monde

Pour la Fédération Internationale de Football (FIFA) et à l’opposé de tous les analyses des médias et des techniciens de football, l’arbitrage est presque parfait pour cette édition russe de la coupe du monde. Tenant une conférence de presse pour débattre de l’arbitrage de ce mondial au terme de la phase de groupes et des 48 matchs disputés depuis le coup d’envoi du Mondial, la FIFA a estimé que le taux de décisions correctes prises par les arbitres lors de ce mondial s’élève à 99,3%.

La conférence qui a réuni le président de la commission des arbitres de la FIFA, Pierluigi Collina, et le directeur de l’arbitrage de la FIFA, Massimo Busacca, pour présenter aux journalistes des chiffres concernant cette première phase de la compétition. Dans ce sens, le président de la commission a fait savoir que 335 incidents avaient pu faire l’objet d’une vérification par l’équipe VAR. « Sur ces 335 vérifications, 17 ont donné lieu à un examen par la VAR », a ajouté le célèbre arbitre italien qui a oublié de souligné que toutes ces décisions n’ont bénéficié qu’aux grandes équipes de cette compétition.