Le musée des civilisations noires a été inauguré à Dakar.

Le Sénégal a inauguré jeudi à Dakar un musée consacré aux civilisations noires depuis l’aube de l’humanité. D’une surface de 14.000 m2, le Musée des civilisations noires peut accueillir 18.000 pièces.

Le crâne de “Toumaï”, un fourneau à métal ancien, un sabre symbole de la résistance anti-coloniale : pour son inauguration jeudi à Dakar, le Musée des civilisations noires (MCN) célèbre l’homme noir, au moment où progresse l’idée d’une restitution à l’Afrique de son patrimoine culturel.

Pour marquer l’événement, qualifié d’« historique » par le président sénégalais Macky Sall, des spectacles de chants, de danses, de rap et de slam, mêlant tradition et modernité, hommages aux ancêtres, aux grandes figures des civilisations noires, de Martin Luther King à Thomas Sankara, ou encore aux « tirailleurs sénégalais », se sont succédé lors d’une cérémonie de plusieurs heures retransmise en direct par la télévision sénégalaise.

« Ce jour fait ressurgir en nous les précurseurs du panafricanisme et de l’identité africaine », a déclaré Macky Sall après avoir coupé le ruban et visité les vastes salles du musée, un bâtiment monumental, inspiré des cases rondes de Casamance.

À l’image de ce Musée des Civilisations noires (MCN), la réhabilitation ou la construction de musées modernes à travers l’Afrique bat en brèche l’argument du manque d’infrastructures adaptées, souvent opposé aux demandes de restitution, que des pays comme la France affirment vouloir faciliter.

D’une surface de 14.000 m2, il pourra accueillir 18.000 pièces, allant de vestiges des premiers hominidés, apparus en Afrique il y a plusieurs millions d’années, aux créations artistiques actuelles, selon son directeur, Hamady Bocoum. Selon l’AFP, sa construction et son aménagement ont été financés par la Chine pour plus de 30 millions d’euros.

Cette inauguration intervient alors qu’un rapport remis le 23 novembre au président français Emmanuel Macron, rédigé par deux universitaires, la Française Bénédicte Savoy et le Sénégalais Felwine Sarr, préconise de faciliter les restitutions d’œuvres aux anciennes colonies.