L’État du Sénégal vient de décider une hausse de 20% sur les droits d’accises applicables aux tabacs.

L’État du Sénégal vient de décider une hausse de 20% sur les droits d’accises applicables au tabac. La ligue sénégalaise contre le tabac (Listab), dans un communiqué, salue cette décision et encourage le gouvernement à toujours aller dans le sens de corser d’avantages les mesures qui peuvent avoir des impacts significatifs dans la baisse de la consommation du tabac.

Le prix du tabac au Sénégal sur initiative gouvernementale, vient de connaître une hausse de 20%. Il s’agit d’une décision saluée par la Ligue sénégalaise contre le tabac qui y voit un moyen pour faire chuter la consommation du tabac au Sénégal. Cette dernière serait à l’origine d’une perte annuelle de 122 milliards de francs CFA supportée par l’État et les populations.

Dysfonctionnement par rapport aux taxes sur le tabac

Depuis lundi 16 juillet, le prix du tabac au Sénégal a connu une augmentation de 20%. Celle-ci est conséquente à la hausse du taux de taxation applicable aux tabacs vendus dans le pays, qui passe de 45% à 65%. Cette décision du gouvernement est très appréciée des réseaux de lutte contre le tabagisme au Sénégal qui estiment qu’elle découragera la consommation.

« Nous savons tous que la meilleure mesure pour faire baisser la prévalence du tabac est d’augmenter les taxes, et que pour avoir un impact réel sur la baisse de consommation toute augmentation doit être basée sur les prix de ventes », a annoncé la Ligue sénégalaise contre le tabac (LISTAB).

Dans un communiqué transmis aux médias, l’organisation a tenu également à dénoncer un dysfonctionnement par rapport aux taxes sur le tabac dans la sous-région ouest-africaine, exhortant à une action collective.

« Nous constatons tous pour le déplorer que dans les pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), le total des taxes, hors TVA, ne représente que 30% du prix moyen de vente des cigarettes, alors qu’il est de 62% en moyenne dans les pays de l’Union européenne (UE). Ce qui est en deçà du taux d’au moins 70% fixé par la Convention cadre de lutte contre le tabac de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) », a déclaré la LISTAB.

Selon elle, en dépit des fortes pressions pour qu’elle ne soit pas appliquée, compte tenu du faible taux de taxation, il est urgent pour les États de l’espace de la CEDEAO, de mettre en application la nouvelle directive en la matière.

« Les taxes qui sont appliquées sur les produits du tabac doivent représenter 70% ou plus de la valeur des produits, et que pour que cela ait un sens il faut nécessairement une harmonisation des deux directives de la CEDEAO et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) », a ajouté la LISTAB qui assure qu’elle compte poursuivre sa lutte dans ce sens.

Perte annuelle de 122 milliards de FCFA

La consommation du tabac coûte chère au Sénégal. En plus d’être à l’origine de beaucoup de décès, elle cause des dommages économiques autant considérables. D’après une récente étude menée par le Consortium pour la recherche économique et social (CRES), le tabagisme coûte pas moins de 122 milliards de francs CFA à l’État du Sénégal et aux familles des victimes.

Ce montant est réparti entre les dépenses liées aux soins (74 milliards de francs CFA) et les pertes de revenus dues à l’absentéisme au travail et aux décès des patients (48 milliards de francs CFA).

Plus concrètement, « les ménages supportent 71 milliards de francs CFA des coûts par an et l’État dépense 51 milliards de francs CFA pour le traitement des patients souffrant des maladies liées à la consommation des produits du tabac », explique la LISTAB.