Le président camerounais Paul Biya a présidé vendredi à Yaoundé l’ouverture d’un sommet extraordinaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), qui regroupe six pays, pour débattre notamment de l’avenir du franc CFA.
Après les pays d’Afrique de l’Ouest, c’est au tour de l’Afrique centrale de questionner la pertinence d’une monnaie aux réserves de change déposées en France et convertible en euro, présentée par certains comme « héritée de la colonisation ».
« Les présentes assises nous donnent à nouveau l’occasion d’échanger et d’arrêter des mesures complémentaires pouvant consolider le redressement économique de notre sous-région », a déclaré Paul Biya, cité par l’AFP.
Le sommet de Yaoundé, qui doit s’achever vendredi, est consacré notamment à la situation économique des pays de la CEMAC que sont le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, le Gabon, la Guinée Équatoriale et le Tchad.
L’avenir du franc CFA faisait aussi partie des thèmes inscrits à l’ordre du jour des travaux des chefs d’Etat qui se déroulent à huis clos. « La monnaie héritée de la colonisation (le franc CFA) divise les économistes et les chefs d’État de la zone Franc », selon la présidence camerounaise.
Cette monnaie « est présentée par de nombreux experts en finances comme un frein au développement », a-t-elle ajouté.
« Ceux qui sont pour le maintien du franc CFA avancent l’argument de la stabilité qu’offre cette monnaie face aux spéculations », a poursuivi la présidence camerounaise, sans préciser quelle était la position du Cameroun.
La zone franc est constituée des pays de la CEMAC et de ceux de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), où certains officiels ont ouvertement pris position en faveur du remplacement du franc CFA par une autre monnaie. En Afrique centrale, les dirigeants sont plus réservés sur la question.
Cinq chefs d’État sur les six que compte la CEMAC prennent part au sommet de Yaoundé. Il s’agit du Camerounais Paul Biya, du Centrafricain Faustin-Archange Touadéra, du Congolais Denis Sassou Nguesso, de l’Equato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo et du Tchadien Idriss Déby Itno. Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, est représenté par son Premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé.