Entre le vendredi 9 et le dimanche 11 décembre dernier, plusieurs officiers, dont des gradés, ainsi que des civils, ont été arrêtés au Tchad. Mais l’Etat-major des armées a démenti les rumeurs qui ont suivi, faisant état d’un coup d’Etat déjoué, même s’il a reconnu ce vaste coup de filet.

Dans un communiqué publié le mardi 13 décembre, le porte-parole de l’Etat-major des armées du Tchad, le général Azem Bermandoa Agouna, a démenti l’hypothèse d’un coup d’État déjoué au Tchad. Mais il a tout de même confirmé l’arrestation de plusieurs officiers ces derniers jours.

Le général Azem Bermandoa a, en effet, qualifié de «folles informations circulant sur la toile», les allusions faites à un coup d’état, mais a confirmé l’arrestation d’un «petit groupe d’officiers », les accusant d’avoir été «manipulés par des civils projetant des actions tendant à perturber les institutions de la république ».

Les personnes concernées, dont le nombre exact n’a pas été communiqué, seraient une dizaine d’officiers, dont le plus haut gradé serait un colonel de l’armée. Il s’agit, selon plusieurs sources, principalement de membres du Pan Sahel Initiative (PSI), une unité spéciale anti-terroriste formée par les États-Unis.

Baradine Berdei, un responsable de la société civile, a également été arrêté le week-end dernier. Il est le président d’une association de défense des droits l’homme, très critique envers les autorités tchadiennes. Il a d’ailleurs déjà été emprisonné, alors qu’Idriss Déby était au pouvoir. Un membre de sa famille a confié à la presse que son arrestation est liée à celle des militaires et qu’il a été interrogé sur des soupçons de coup d’Etat.

Qu’à cela ne tienne, le gouvernement dit, pour l’instant se limiter au communiqué de l’Etat-major des armées, tout en dédramatisant la situation. Les autorités tchadiennes affirment, en effet, que la situation est parfaitement sous contrôle, soulignant que le président de la transition, Mahamat Idriss Déby s’est, d’ailleurs, envolé depuis le lundi 12 décembre pour Washington où il participe au sommet États-Unis – Afrique.

Toutefois, précise le communiqué de l’Etat-major des armées, « des investigations aux fins de neutraliser les perturbateurs » se poursuivent. D’autres interpellations dans les prochains jours ne sont pas à exclure, toujours selon le texte.

Le 20 octobre dernier, une manifestation contre l’autorisation faite au président de la transition Mahamat Idriss Déby de se présenter aux prochaines élections, avait été sévèrement réprimée, faisant une cinquantaine de morts à Ndjaména, selon les chiffres officiels.