Annoncée depuis presque un mois, la mise en place d’une commission d’enquête internationale après la violente répression du jeudi 20 octobre dernier, au Tchad, tarde encore à voir le jour. La question de l’indépendance de ladite commission serait à l’origine du blocage.

Le jeudi 20 octobre dernier, des personnes qui manifestaient à Ndjaména contre l’autorisation faite au président de la transition tchadienne, Mahamat Idriss Déby, de se présenter aux prochaines élections présidentielles, avaient été violemment réprimés. Selon plusieurs sources, entre 50 et 200 personnes auraient été tuées lors de ce « jeudi noir » au Tchad. 

Au début du mois de novembre, le gouvernement de la transition tchadienne annonçait avoir accepté de mettre en place une commission d’enquête internationale pour faire la lumière sur ce massacre. Mais depuis, la structure qui doit enquêter sur cette tuerie n’a toujours pas vu le jour. La raison de ce blocage ? l’indépendance de la future commission.

En effet, la communauté internationale veut que cette commission soit totalement indépendante pour la crédibilité de l’enquête.

Mais la présidence tchadienne ne l’entend pas de cette oreille. Les autorités de Ndjaména veulent plutôt une commission mixte dirigée par un tchadien. Elles aimeraient aussi que cette enquête soit supervisée et placée sous contrôle. 

Les éléments de la DGSEE, la garde présidentielle tchadienne, sont, en effet, accusés d’être les auteurs de cette répression sanglante du jeudi 20 octobre dernier. 

Selon les partisans du MPS, le parti de l’ancien président Idriss Déby, c’est même une question de souveraineté nationale. Car, soulignent-ils, le Tchad n’est pas un pays sous tutelle et il est fondamental que cette commission soit dirigée par un Tchadien. Ils rappellent, d’ailleurs, que c’est le président Mahamat Idriss Déby lui-même, qui a décidé de mettre en place cette commission et que personne ne lui a tordu le bras. 

Le président de la transition tchadienne est, toutefois, accusé de chercher à jouer la montre, le temps que l’émotion provoquée par ce massacre retombe un peu dans l’esprit des Tchadiens.