Treize députés ont déposé une proposition de loi criminalisant l’homosexualité à l’Assemblée nationale du Sénégal, mercredi.  Cette loi vise à durcir les peines contre l’homosexualité dans le pays.

Ce projet de loi est porté par plusieurs députés, dont Mamadou Lamine Diallo et Moustapha Guirassy (opposition), soutenus par des organisations religieuses et la société civile, qui travaillent depuis des mois pour modifier l’article 319 du code pénal. L’objectif est de criminaliser l’homosexualité et durcir les peines, qui passeraient notamment de cinq à dix ans de prison ferme.

La proposition de loi qui vient d’être déposée au bureau du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, doit maintenant passer devant une commission avant d’être présentée en assemblée plénière pour le vote.

Selon Moustapha Guirassy, un des députés signataires de la proposition de loi, l’objectif est « de lutter contre toute perversion dans l’espace public ».

L’ancien ministre de la Communication qui s’est confié à RFI, soutient que « Ces personnes doivent respecter la société dans laquelle elles vivent et faire ce qu’elles veulent en privé ».

Du côté des défenseurs des droits des homosexuels comme Souleymane Diouf, le représentant du collectif Free Sénégal, cité par la même source, on dit s’inquiéter que le texte envisage de punir l’apologie de l’homosexualité « par tout moyen de diffusion publique ou par le financement de toutes activités relatives à l’agenda LGBT ». Selon M. Diouf, cela viserait les défendeurs des droits humains. Ce qui, selon lui, serait un recul de la démocratie et une montée de l’homophobie dans le pays.

Lors d’une récente conférence de presse, Mamadou Lamine Diallo avait affirmé qu’il recevait des appels venant de partout à travers le monde, lui demandant d’abandonner sa démarche.

Selon des médias sénégalais qui font état d’une certaine pression autour des porteurs du projet, des députés qui soutenaient le collectif, ont finalement demandé que leurs noms ne figurent pas sur les signataires du texte déposé à l’Assemblée nationale.