Le nouveau pouvoir, en place au Sénégal, ne bénéficie plus de l’état de grâce qui a donc duré le temps d’une rose.
Cette dernière semaine, les attaques médiatiques et celles d’individualités en colère ou tout simplement vent debout contre les nouveaux dirigeants qui tirent à boulets rouges sur Ousmane Sonko, notamment, se multiplient.
Depuis hier, deux personnes ont été arrêtées, l’activiste Bah Diakhaté, accusé de « diffusion de fausses nouvelles et offense contre une personne exerçant tout ou une partie des prérogatives du président de la République » et un imam du nom de Cheikh Tidiane Ndao, sont actuellement en garde à vue.
Dans ce contexte politique, des personnalités de l’ex-régime, sortent du bois pour demander la libération des personnes arrêtées.
Ils font remarquer que les nouveaux locataires des Palais de la République, avaient brillé, pendant des années, par des propos incendiaires qui leur ont, rarement valu des arrestations longue durée.
Seuls des propos diffamatoires, prouvés, ont pu au niveau des tribunaux., les faire condamner.
C’est ainsi que Sonko a été condamné, après avoir soutenu que le ministre du tourisme, Mame Mbaye Niang était mis en cause dans un « rapport »de l’ « IGF »(inspection générale des finances).
Ce rapport n’existait pas et Sonko a été condamné et a perdu ses droits civiques.
Soit dit en passant, si ce rapport existe vraiment, maintenant qu’il est Premier ministre, il devrait pouvoir le trouver et l’exhiber sur la place publique.
Wait and see !
En attendant, concernant le débat sur la question de l’homosexualité qui anime l’Agora sénégalaise, depuis la visite de l’homme politique français, Jean Luc Mélenchon (invité de Sonko) qui a plaidé la cause LGBT, à l’université de Dakar, et la réponse de son hôte qui a rejeté un tel choix, tout en affirmant qu’il existerait « une tolérance au Sénégal du phénomène », de nombreuses voix se sont exprimées.
Pour condamner les propos de Mélenchon et interpeller Sonko sur l’engagement qu’il avait pris de « criminaliser l’homosexualité » si jamais il accédait au pouvoir.
Aujourd’hui c’est le cas et c’est pourquoi, Omar Youm, ex-ministre de la Défense de MackY Sall ,lui a demandé ,publiquement , de respecter ses engagements, sur ce sujet brûlant.
Faut-il rappeler qu’au Sénégal, l’homosexualité est un délit condamné par la loi ?
Dans ce pays musulman à plus de 95%, avec 3% de chrétiens défendre la cause LGBT, pour un homme politique, est « suicidaire ».
Promouvoir sa « criminalisation » est aussi un choix cornélien dans un contexte mondial où l’homosexualité est légalisée, ainsi que le mariage GAY. Dans tous les pays européens, et en Amérique du Nord.
Pour ne citer que cette région de la planète.
Quand on est opposant, il est facile de promettre tout et son contraire, à l’épreuve de feu du pouvoir, le silence et/ou les discours ambigus valent de l’or.
La tempête médiatique qui s’est levée au Sénégal va impacter certaines relations au sein du nouveau régime qui est coincé entre le marteau des promesses radicales et l’enclume de la Réalité.
Quelle va être la réaction d’un radical comme Cheikh Oumar Diagne, nommé ministre conseiller au Palais présidentiel ?
Les membres de l’ONG « Jamra » crient déjà à la trahison et ciblent ceux qui ne respectent pas leurs promesses.
A l’évidence la visite de Mélenchon a déclenché un tsunami qui peut avoir le mérite de clarifier les nouvelles positions des uns et des autres.
A l’époque Clinton avait opté pour que dans l’armée américaine, concernant la question de l’homosexualité, qu’il soit observé la position suivante (si on dire) : « Don’t ask, Don’t tell » (ne demandez pas, n’en parlez pas).
Motus et bouche cousue et cela a duré cde 1994 à 2011.
Au Sénégal, les langues se sont déliées et personne ne peut faire taire des citoyens libres qui exercent leur droit de s’exprimer librement, de commenter, et de faire des choix politiques.
Mais aussi de rafraîchir la mémoire des opposants qui avaient naguère la langue pendue et/ou fourchue et qui, aujourd’hui, ne voudraient surtout pas un recours à la VAR.