Le gouvernement sénégalais et les principaux syndicats de l’éducation sont parvenus à un accord qui ouvre la voie à la reprise des cours dans les écoles du pays.
Après plusieurs mois de grève, le président Macky Sall s’est personnellement impliqué dans la gestion de la crise et a accédé aux revendications des syndicats. À la clé, une augmentation de certaines indemnités pour les enseignants qui risquent de provoquer une montée des enchères dans les autres secteurs.
Finalisation de l’accord G6
Après plusieurs mois de grève déclenchée par les principaux syndicats du secteur de l’éducation, le gouvernement a enfin accédé aux doléances des enseignants, notamment la revalorisation de certaines indemnités.
Lundi dernier le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne et les représentants des six syndicats frondeurs (G6) se sont retrouvés en compagnie des partenaires sociaux pour finaliser l’accord conclu avec le G6.
C’est à la suite d’une rencontre entre le chef de l’État Macky Sall et les syndicats que le gouvernement a annoncé l’accord, et le G6 a décidé de répondre favorablement à l’appel du président pour la reprise des cours.
Lors de l’audience, Macky Sall a décidé d’une revalorisation de l’indemnité de logement allouée aux enseignants, soit 15 000 FCFA à compter d’octobre, 10 000 FCFA à partir de janvier 2019 et 15 000 l’année d’après, a annoncé le gouvernement dans un communiqué.
« Ces mesures exceptionnelles en faveur des enseignants portent l’indemnité de logement de 60 000 FCFA actuellement à 100 000 par mois et par enseignant », a précisé le secrétaire général du gouvernement, Seydou Guèye, qui a fait cas de l’appel à la fin de grève lancé par le président.
Selon la même source, les syndicats des enseignants ont en retour exprimé au chef de l’État, après l’avoir remercié pour les mesures qu’il a déjà prises en faveur du secteur de l’éducation, leur disponibilité à répondre favorablement à son appel.
C’est donc à la suite de cette décision du président sénégalais que le gouvernement et les partenaires sociaux se sont réunis lundi dernier pour procéder à la signature d’un protocole destiné à apaiser le climat social et surtout à mettre fin aux grèves répétitives des enseignants.
Risque de surenchère sociale
Tous les détails ne sont certes pas finalisés, mais avec cet accord, le gouvernement entend ainsi sauver l’année scolaire qui a connu plusieurs perturbations du fait des grèves des enseignants. L’année scolaire a dû d’ailleurs être prolongée jusqu’en août prochain par le gouvernement afin de rattraper les journées perdues.
D’ici là, le président Macky Sall a instruit le gouvernement pour accélérer les autres mesures annoncées afin d’améliorer la qualité de l’éducation et les conditions de travail des enseignants et élèves, notamment la mise en place d’un guichet unique dédié aux procédures administratives de gestion de carrière des enseignants.
Ainsi que d’un groupe de travail et de partage, autour des conclusions de l’étude réalisée par le gouvernement sur l’harmonisation du régime indemnitaire en vigueur au sein de la fonction publique.
La signature de l’accord a été bien perçue au sein de l’opinion, même si certains observateurs n’écartent pas les risques d’une surenchère sociale avec la montée des revendications corporatistes dans les autres secteurs.
D’autant qu’en cette période pré-électorale, les velléités ne manquent pas, ce qui pourrait engendrer une pression sur les caisses de l’État et ainsi impacter la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (PSE).
La bonne santé financière qu’affiche le pays ainsi que les perspectives de croissance assez reluisantes ne sont pas sans aiguiser des appétits, alors que le gouvernement devrait surveiller le poids de sa masse salariale pour maintenir sa dynamique de développement.