Felix Tshisekedi 


Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a souhaité lundi la formation d’un nouveau gouvernement d’« union sacrée », pour tourner la page des « humiliations » qu’il affirme avoir subies au sein de la coalition avec son prédécesseur Joseph Kabila.

Le président Tshisekedi s’est exprimé lundi devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès, une semaine après avoir fragilisé la majorité parlementaire de son prédécesseur Joseph Kabila et rompu leur accord de coalition.

Il a jugé nécessaire « la formation d’un gouvernement d’union sacrée de la Nation qui travaillera en harmonie avec le chef de l’État », dans ce discours annuel sur l’état de la Nation.

« La feuille de route du prochain gouvernement qui sera issu de la nouvelle coalition nous engagera sans répit », a-t-il ajouté.

Le président gouvernait depuis janvier 2019 avec le Front commun pour le Congo (FCC) de Kabila, qui détenait le poste de Premier ministre, les 2/3 des quelque 65 ministères, la majorité à l’Assemblée et au Sénat.

Tshisekedi évoque les « humiliations » du clan Kabila

« Malgré les efforts que j’ai déployés, les sacrifices que j’ai consentis et les humiliations que j’ai tolérées, cela n’a pas suffi à faire fonctionner harmonieusement cette coalition », a-t-il constaté, vivement applaudi.

Tshisekedi, qui souhaite désormais une nouvelle majorité parlementaire, a remporté une importante victoire la semaine dernière: la destitution de la présidente pro-Kabila de l’Assemblée, approuvée par une majorité de 281 députés sur 500.

Sur le plan diplomatique, le chef de l’État a annoncé « la reprise de la coopération militaire avec les États-Unis ». « Dans le même ordre d’idées, j’annonce la création d’une Ecole de guerre en RDC l’année prochaine, fruit de la coopération avec la France », a-t-il poursuivi.

« La coopération avec la Chine pour la construction de nouvelles infrastructures » se poursuivra, a-t-il indiqué. « Grâce à mon impulsion l’année 2020 a marqué la fin de l’épidémie » d’Ebola dans l’Est et dans le Nord-Ouest, a-t-il dit, en mettant en garde les Congolais face au Covid-19: “Il nous sera difficile de maîtriser cette nouvelle vague si la population n’obéit pas aux gestes barrières”.

Proclamé vainqueur de la présidentielle du 30 décembre 2018, l’opposant Félix Tshisekedi avait été investi le 24 janvier 2019 en présence de Kabila, première transition du pouvoir sans effusion de sang depuis l’indépendance en 1960.