Des terroristes liés à l’Etat islamique (EI) dans le Nord-Est du Nigeria ont attaqué lundi une base de l’ONU dans la ville de Dikwa. Ils tentaient dans la soirée de pénétrer dans un espace sécurisé où se sont réfugiés 25 travailleurs humanitaires, selon des sources sécuritaire et humanitaire.

Les terroristes du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) ont envahi Dikwa lundi soir, attaquant un camp militaire et une base de l’ONU, selon un responsable de l’armée et une source humanitaire, citées par l’AFP.

« La base des humanitaires a été incendiée (…) mais jusqu’ici aucun employé n’a été touché », a déclaré la source humanitaire. « Nous avons 25 employés qui ont trouvé refuge dans un bunker, que les insurgés tentent actuellement d’envahir », a-t-elle précisé.

Il y a trois ans, le 1er mars 2018, des terroristes de Iswap avaient attaqué une base de l’ONU dans la ville de Rann, dans le nord-est du Nigeria. Huit membres des forces de sécurité avaient été tués ainsi que trois employés nigérians de l’Unicef et de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM).

36.000 personnes tués depuis 2009

Le nord-est du Nigeria est en proie à un conflit meurtrier depuis 2009 et le lancement d’attaques par les terroristes de Boko Haram. En 2016, le groupe s’est scindé, avec d’un côté la faction historique et de l’autre, l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), reconnu par le groupe Etat islamique.

 Le conflit, qui a fait plus de 36.000 personnes ont été tuées, et plus de deux millions de déplacés depuis 2009, s’enlise. Le 15 février dernier, des terroristes de Iswap avaient pris le contrôle de la ville stratégique de Marte, d’où sont partis les renforts lundi soir, après avoir submergé des soldats en garnison. Les militaires avaient repris le contrôle de la ville une semaine plus tard.

Cette même semaine, l’autre groupe terroriste, Boko Haram, avait également attaqué au mortier Maiduguri, la capitale régionale de l’Etat du Borno, épicentre de la révolte. Cette attaque avait fait au moins 16 morts et des dizaines de blessés.

Depuis la fin de l’année 2020, les attaques meurtrières se sont intensifiées dans la région, poussant le président Muhammadu Buhari, sous le feu des critiques, à remplacer fin janvier les quatre principaux chefs de l’armée.