Les grandes lignes de l’Agenda Africain sur la Migration sont enfin connues. En effet, chargé par l’Union Africaine de se pencher sur les questions migratoires au niveau du continent, le Royaume du Maroc a profité de l’organisation de Conférence ministérielle africaine sur la migration pour revenir sur l’avancement de ses travaux sur la question.

Selon des sources proches du dossier, le document, qui devrait mettre fin à la « fausse perception » qui fait de l’Afrique le synonyme de migration, devra être publié lors du trentième sommet panafricain.

Abritant depuis le 8 janvier la « Conférence ministérielle Africaine pour un Agenda africain sur la Migration » (MCAAM), le Maroc, dont le Souverain a été choisi pour coordonner l’action africaine en matière de migration, a ainsi dévoilé en partie sa feuille de route en la matière, face aux différentes délégations ayant fait le déplacement et c’est le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, qui s’est chargé de cette présentation.

Selon le ministre des affaires étrangères « Il s’agira certes, de la culmination du processus, mais certainement pas de sa fin. Bien au contraire, ce sera le début d’un nouveau chapitre qui verra notre vision africaine commune portée à nos partenaires extérieurs et aux Nations Unies, pour une appropriation commune à l’échelle internationale ». Poursuivant son intervention, le responsable marocain a fait savoir que « l’Agenda africain sur la migration doit tendre à faire de la migration un levier du co-développement, un pilier de la Coopération Sud-Sud et un vecteur de solidarité ».

« Cet agenda suppose un changement de paradigme, une redéfinition de la migration, qui s’appuie sur une démarche introspective et positive ainsi qu’une volonté politique réelle des Etats, qui ont tout intérêt à ce que la migration se fasse dans la sécurité, la légalité, la régularité, l’ordre et le respect des droits humains », a précisé M. Bourita, qui s’exprimait à l’ouverture des travaux de la Conférence ministérielle pour un Agenda africain sur la migration. M. Bourita, pour qui la gestion efficace des frontières et le respect des droits humains ne sont pas mutuellement exclusifs, s’est dit confiant sur le pouvoir de l’Afrique de changer les perceptions négatives sur la migration pour la transformer de manière positive, assurant que le projet de l’Agenda africain pour la migration cristallise cette ambition collective des pays africains.

Pour rappel, les travaux de la Conférence ministérielle pour un Agenda africain sur la migration se sont ouverts, mardi à Rabat, avec la participation d’une vingtaine de ministres et responsables gouvernementaux africains, dont des ministres des Affaires étrangères, ainsi que de représentants d’Organisations régionales et internationales concernées par la question migratoire.