Le tracé du gazoduc Nigeria-Maroc

L’Union Européenne examine l’option de financement du gazoduc Nigeria-Maroc, perçu comme une nouvelle source d’approvisionnement du Vieux continent. Et ce, alors que la Russie réduit peu à peu les livraisons de gaz via le gazoduc Nord Stream à l’Europe, à cause de la crise ukrainienne.

L’option du gazoduc Nigeria-Maroc, censé relier le Nigeria au Maroc jusqu’à la péninsule ibérique, serait envisagée comme « une alternative au gaz russe, devenu une arme politique pendant cette crise de la guerre en Ukraine ».

C’est d’ailleurs cette pression de la crise qui aurait poussé «les Européens à entrer en contact avec le Maroc pour ce nouveau projet de gazoduc Nigeria-Maroc », selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, citant des médias espagnols.

La « question n’est pas nouvelle puisque, depuis la fin de l’année 2021, des entreprises internationales et les gouvernements africains concernés aspiraient à ce que ce projet censé relier le Nigeria au Maroc jusqu’à l’Espagne se concrétise », écrit le quotidien arabophone. Cet intérêt s’est accru dernièrement pour faire face à la crise.

C’est ainsi, poursuit le quotidien, que le président nigérian, Muhammadu Buhari, a invité «les pays de l’Union européenne et le Royaume-Uni à investir dans ce gazoduc Nigeria-Maroc afin de résoudre la situation de crise énergétique et d’assurer une sécurité énergétique pour des pays africains, en plus de l’Europe et d’autres pays occidentaux».

Et d’appeler, à ce propos, les Européens « à nouer un partenariat à long terme » afin de concrétiser « ce projet qui aiderait à résoudre la situation de crise énergétique dans le Vieux continent ».

Le projet de Gazoduc Maroc-Nigeria, lancé en mai 2017 par le Roi du Maroc, Mohammed VI et le président nigérian, Muhammadu Buhari, est perçu comme un modèle de coopération Sud-Sud pour connecter ce gazoduc, qui traverserait d’autres pays africains, au marché européen.

Le projet, qui jouit d’un grand soutien de la part de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, alimentera en gaz naturel des pays de l’Afrique de l’Ouest avant d’atteindre l’Europe.