Après plus de trois mois de consultations, le secrétaire général du parti de la Justice et du développement (PJD) et chef de gouvernement désigné, Abdelilah Benkirane, a décidé de mettre fin à ses consultations avec les partis du Rassemblement National des Indépendants (RNI) et le Mouvement Populaire (MP).
L’information est tombée hier soir par le biais d’un communiqué signé par M.Benkirane. Avec cette nouvelle décision, les chances de former un gouvernement à la lumière des résultats des dernières élections législatives semblent compromises. En effet, le choix du chef de gouvernement est désormais limité.
Le parlement marocain compte sept grands partis, en plus du parti du chef de gouvernement, qui s’accaparent de la majorité des sièges. Jusqu’à aujourd’hui, un seul d’entre eux a annoncé clairement son alliance avec le PJD. Il s’agit du Parti du progrès et du socialisme (PPS) qui ne dispose que de 12 sièges à la première chambre.
De son côté le parti Authenticité et Modernité (PAM), disposant de 102 sièges, a déjà annoncé son positionnement dans les rangs de l’opposition au moment où quatre autres partis ont choisi de former un bloc pour mettre la pression sur le chef de gouvernement. Il s’agit en plus du RNI et du MP, de l’Union Constitutionnelle (UC) et de l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP).
Dans un récent communiqué, les quatre partis avaient réaffirmé leur souhait de « participer au prochain gouvernement, mais sur la base d’une majorité solide et confortable qui ne mettrait pas en péril les intérêts supérieurs de la Nation ». Une position refusé par le chef de gouvernement qui ne souhaite pas s’allié à l’USFP et à l’UC.
Devant cette situation de blocage, les marocains s’attendent à de nouvelles élections. Toutefois, les spécialistes estiment que de nouvelles législatives ne permettront à aucun parti de dégager une majorité claire. Un changement du système électoral sera donc une priorité pour éviter ce genre de situation dans le futur.
Pour le moment, seule une intervention royale, comme le prévoit la constitution, pourra faire avancer les choses. Un Conseil des ministres, présidé par le Roi, est prévu d’ailleurs à Marrakech aujourd’hui. Son programme concerne particulièrement la décision du Maroc de réintégrer l’Union africaine (UA) mais pourra aussi traiter de la question de la formation du gouvernement.