Les autorités marocaines ont annoncé jeudi décréter « l’état d’urgence sanitaire » pour restreindre au maximum les déplacements de la population, « seul moyen pour garder le coronavirus sous contrôle ».

« L’état d’urgence sanitaire ne signifie pas l’arrêt de l’activité économique mais la prise de mesures exceptionnelles » pour limiter les déplacements, qui seront désormais soumis à obtention d’un « document officiel », ont indiqué les autorités marocaines.

Le Maroc reste encore relativement épargné par le virus, mais le nombre de cas déclarés est passé de 8 à 61 en une semaine, avec deux décès. Le pays compte deux centres de dépistage, et un numéro d’appel d’urgence a été mis en place.

Mercredi soir, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, avait déjà appelé la population à « limiter ses déplacements au maximum ». Le Maroc, qui compte 35 millions d’habitants, dispose d’une capacité d’accueil des malades potentiels de « 1.642 lits de réanimation » dans le public et le privé.

Des limitations de déplacements sont entrées en vigueur ce mardi 17, au soir, après toute une panoplie de mesures préventives, à savoir les suspensions des vols internationaux, la fermeture des écoles, des universités, des lieux culturels et sportifs, la fermeture des cafés, des restaurants, des commerces « non essentiels » et la fermeture des mosquées.

Sur le plan économique, le gouvernement devait prendre jeudi des mesures fiscales en faveur des entreprises mais aussi des mesures « en faveur des employés à l’arrêt » pour « leur permettre au moins de subvenir à leurs besoins quotidiens ».

Des entreprises, comme le site de production de Renault au Maroc, ont suspendu cette semaine leurs activités, touchant des « dizaines de milliers d’emplois » et le secteur du tourisme, crucial pour le pays, est totalement à l’arrêt.