Les militaires à la tête du Mali depuis deux semaines ont fait un pas vers la transition devant ramener les civils au pouvoir. Ils viennent de fixer en effet à la fin de semaine la tenue de concertations avec les partis et la société civile.

Les « journées de concertations nationales sur la gestion de la transition » auront finalement lieu samedi 5 et dimanche 6 septembre 2020 à Bamako, sous la présidence du colonel Assimi Goïta, son chef. Elles serviront à élaborer la « feuille de route » et la charte de la transition, et à déterminer quels en seront les organes, selon un communiqué de la junte, relayé par l’AFP.

Le M5-RFP, coalition d’organisations et de responsables politiques, religieux et civils réunis par leur opposition à l’ancien président, figure cette fois explicitement parmi les participants annoncés, avec les partis politiques, les organisations de la société civile, d’anciens groupes rebelles, les syndicats et la presse.

C’est finalement un groupe d’officiers qui l’a déposé le 18 août, après sept années de pouvoir exercé avec le soutien de la communauté internationale dans le combat contre la propagation terroriste et pour la stabilité du Sahel.

Le M5-RFP qui a canalisé l’exaspération des Maliens devant la grave crise sécuritaire, économique et institutionnelle traversée par leur pays, mais aussi la corruption reprochée à toute la classe politique, réclame d’être placé sur un pied d’égalité avec la junte à l’heure de la transition.

Il avait très mal pris de ne pas être listé en tant que tel parmi les invités de la concertation la semaine passée et avait accusé la junte de chercher à « confisquer » le changement. Sa figure tutélaire, l’imam Mahmoud Dicko, avait prévenu les militaires qu’ils n’avaient pas « carte blanche ». Ceux-ci avaient reporté la concertation et, à la place, avaient reçu dans la soirée les représentants du M5-RFP.