La cour d’Assises qui était en train de juger le Général putschiste Amadou Sanogo et ses co-accusés a décidé d’arrêter les poursuites et de ne pas aboutir à un verdict. Ce choix surprenant permet une « sortie négociée » qui s’adosse à une loi votée en 2019 qui permet d’amnistier les criminels, y compris les meurtriers, dans le cadre de la réconciliation nationale. En contrepartie, les victimes ou leurs parents sont dédommagés.

En fait la session de la cour d’Assises était un simulacre car les « parties civiles » avaient été indemnisées depuis un moment et que la tenue du procès n’avait plus aucun sens. Ainsi les 21 « soldats bérets rouges » tués et ensevelis dans une fosse commune dans les abords de Bamako, sont sacrifiés, une deuxième fois, pour ainsi dire, sur l’autel d’un arrangement politique sanctionné par le vote d’une loi d’amnistie en 2019. Sous le régime d’IBK !

L’évidence du deal se matérialisait par l’absence des avocats de la partie civile au tribunal. A la suite de l’annonce de l’arrêt des poursuites par la cour, les accusés, sur lesquels ne pesait plus aucune charge, sont sortis libres de la salle. En vérité ils n’ont pas été jugés du tout. Ils ne sont donc déclarés ni innocents, ni coupables.

Toutefois l’affaire ne sera totalement classée que dans un délai de trois jours. Alors on saura si le procureur de la république va se pourvoir ou non en cassation. Si un tel rebondissement ne se produit pas ;alors la vérité sur le meurtre et l’enterrement des 21 bérets rouges pourrait rester à jamais un mystère, à ranger au musée des horreurs. Tout laisse croire qu’il s’agit d’un crime contre l’humanité et si tel est le cas, il est imprescriptible.