Anciennes manifestations à Bamako

Le procès des auteurs présumés des attentats de l’hôtel Radisson Blu et du restaurant La Terrasse en 2015 à Bamako s’est ouvert mardi dans la capitale malienne, en présence du principal accusé mais en l’absence des représentants des victimes occidentales.

Principal accusé, le Mauritanien Fawaz Ould Ahmed (ou Ahmeida), alias « Ibrahim 10 », lieutenant du chef terroriste algérien Mokhtar Belmokhtar, dont la présence était incertaine jusqu’à la dernière minute, a été amené sur le banc des accusés par des hommes cagoulés.

L’homme, né dans les années 1970 à Nouakchott, est accusé d’avoir tué avec un fusil d’assaut un Français, un Belge et trois Maliens le 7 mars 2015 dans le restaurant La Terrasse, une action pour « venger le prophète » perpétrée dans la foulée des attentats contre l’hebdomadaire français Charlie Hebdo, selon l’enquête.

Il est également soupçonné d’avoir « planifié et fait exécuter » l’attaque, le 20 novembre de la même année, contre l’hôtel de luxe Radisson Blu. Deux hommes avaient alors « tiré sur tout ce qui bouge », tuant 20 personnes, dont 14 étrangers, avant d’être abattus.

De nombreuses parties civiles maliennes étaient présentes à l’ouverture du procès, selon l’AFP. Une retransmission par visioconférence a toutefois été mise en place.

« Il s’agit d’une retransmission en direct pour que les parties civiles françaises puissent suivre, mais en aucun cas d’un enregistrement. Seulement du direct », a expliqué le président de la Cour.

Le procès, dont la durée n’a pas été précisée, se déroule dans les locaux de la Cour d’appel, dans le sud de Bamako. Des soldats d’élite étaient placés dans et autour du bâtiment. Fawas Ould Ahmed est apparu vêtu d’un long boubou gris. Ses cheveux crépus et une barbe fournie cachaient sa fine balafre sur le visage.

Sa présence était entourée d’incertitudes, après des rumeurs ayant indiqué qu’il faisait partie des quelques 200 détenus libérés début octobre en échange de quatre otages, dont la Française Sophie Pétronin et l’homme politique malien Soumaïla Cissé. Seul un de ses deux co-accusé était également présent à l’ouverture du procès.