Le colonel malien Assimi Goita, « président de la transition »

L’Union européenne va prendre des sanctions contre le Mali, selon le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Des sanctions dans la lignée des mesures économiques et diplomatiques vigoureuses décidées par les dirigeants Ouest-africains pour sanctionner l’intention de la junte de se maintenir au pouvoir.

« Nous allons proposer de soutenir les décisions africaines, de les reprendre pour une partie d’entre elles », a déclaré le chef de la diplomatie française dans un entretien à l’AFP. « Nous allons en débattre à Brest (Nord-ouest de la France) demain », lors d’une réunion informelle des ministres européens de la défense et des Affaires étrangères, « mais l’hypothèse la plus vraisemblable est que cela sera suivi », a-t-il assuré, alors que la France assure depuis le 1er janvier la Présidence semestrielle tournante de l’Union européenne.

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a décrété dimanche la fermeture des frontières avec le Mali et un embargo commercial et financier, sanctionnant durement le projet de la junte de continuer à diriger le pays pendant plusieurs années, au lieu d’organiser comme promis le 27 février des élections présidentielles et législatives.

La junte a appelé mardi les Maliens à manifester vendredi contre ces sanctions, tout en se disant ouverte au dialogue.

« La situation au Mali et au Sahel est une affaire africaine et européenne, ce n’est plus une affaire franco-malienne », a fait valoir M. Le Drian, en référence à la participation de 10 pays européens au groupement de forces spéciales Takuba déployé au Mali à l’initiative de la France.

Le président Emmanuel Macron avait affirmé mardi que la France et l’UE soutenaient les « sanctions inédites » prises dimanche par les dirigeants Ouest-africains contre la junte au pouvoir au Mali, et avait entrouvert la voie à des sanctions européennes.