Les militaires ont pris le pouvoir au Mali avant de le céder à un président civil

Ce qui se passe au Mali est inacceptable avec l’enregistrement de plusieurs arrestations illégales qui ébranlent l’État de droit. Depuis le renversement d’IBK, les membres de la junte ont plié face à la CEDEAO-en rendant le pouvoir aux civils en partie- sans rompre. Au final, ils ont réussi à faire nommer un colonel à la retraite à la présidence, en s’octroyant la vice-présidence ils ont accepté la nomination d’un premier ministre technocrate indépendant, mais ils restent très influents avec des postes clés au gouvernement. Ils ont accepté la mise en place d’un comité national de transition de 121 membres où ils comptent 21 hommes et la présidence en la personne du numéro 2 de la junte, Malick Diaw.

Si on jette un regard lucide sur le pouvoir qui dirige la transition, on voit que les militaires sont présents en force. Leur pouvoir au Mali est grand et les arrestations en cours le prouvent. En effet, peu habitués à la gestion politique, les militaires sont réputés pour leur comportement rigide. Toutefois, la CEDEAO, l’UA et l’ONU sont là pour surveiller et veiller à ce que la junte n’oublie pas son rôle. Le Mali est d’ailleurs en guerre contre les terroristes et des milliers de soldats onusiens et français (force Barkhane) opèrent sur son sol, pour le protéger. Le pouvoir de l’Etat central, dans ce contexte, est très relatif. Si cela n’était pas le cas, la volonté d’accaparement du pouvoir se serait concrétisée.

Les membres de la junte ont vite compris qu’ils n’avaient pas les moyens de leur volonté de puissance. Ils ont donc négocié et accepter un partage du pouvoir qu’ils essaient de rendre le plus déséquilibré possible. Ils ont tort car cette dérive ne sera pas tolérée et elle pourrait alimenter d’abord des protestations et, ensuite des révoltes. Le peuple malien s’est déjà soulevé, à maintes reprises, pour imposer la démocratie. La chute de Moussa Traoré, pour ne citer que cet épisode, en est une illustration historique. Les « petits officiers » assoiffés de pouvoir, ont intérêt à mettre un bémol. Sinon, ils finiront comme tous les militaires qui ont fait des coups d’Etat au Mali :Moussa Traoré, ATT et, Sanogo. Mal !