les législatives au Mali (Archives)

Sur les 147 sièges en jeu, seuls 17 ont été pourvus dès le premier tour des législatives tenues dimanche dernier au Mali.

Le parti au pouvoir, RPM (rassemblement pour le Mali) s’est taillé la part du lion, à savoir 8 sièges. Il est suivi par l’URD qui en a obtenu 3 dont celui décroché par son leader Soumaila Cissé enlevé pendant la campagne électorale.

Un fait important : le faible taux de participation (35,73%)constitue un défi que tous les politiques maliens doivent relever, au second tour, pour renforcer la crédibilité du scrutin.

Il est permis de douter qu’il puisse l’être dans un contexte de pandémie du coronavirus qui a poussé l’Etat à imposer le couvre-feu. Le curieux est que c’est dans la capitale, Bamako, que les électeurs se sont déplacés le moins pour aller voter. Par peur de la contamination, sans doute, mais aussi par ce qu’ils n’ont jamais été mobilisés par les législatives.

Quoiqu’il en soit le débat sur la tenue du scrutin va continuer et c’est l’opposition qu’il faudrait blâmer, elle qui a poussé à la roue pour qu’il soit organisé. Avant de militer pour un nouveau report, au dernier moment. Maintenant que le vin est tiré, il n’y a plus de reculade possible.

Toutefois le bilan sera fait après le deuxième tour qui s’annonce intéressant car de nombreuses têtes de file sont encore en lice. Le RPM a besoin d’une majorité pour permettre au président Ibrahima Boubacar Keita (IBK) de gouverner de manière sereine dans cette période de menaces terroristes accentuées comme le rapt de Cissé le démontre et de terreur sanitaire avec le coronavirus.

Même si le Mali ne semble pas très touché, il a déjà enregistré un mort et compte plus d’une dizaine de cas répertoriés. Il y a aussi le risque que font peser les membres de la nombreuse diaspora malienne en France dont certains éléments, comme au Sénégal, seraient tentés par des « retours clandestins » dans le pays.

A l’évidence le contexte malien est difficile et ne favorise pas une mobilisation des populations ballotées entre la hantise de la contamination par le Covid19 et la peur des attaques terroristes.