L’armée française a démenti mardi exercer un contrôle de l’espace aérien malien, niant les accusations en ce sens du Mali, dans un contexte chaque jour plus tendu entre les deux pays.

« Contrairement à ce qui a été dit par un responsable malien, à aucun moment la France n’a interdit à un aéronef malien de survoler » son propre territoire, a indiqué l’Etat-major de l’armée française.

« Nous disposons de capacités de gestion de l’espace aérien dont les Maliens ne disposent pas, en particulier dans le Nord. Nous coordonnons avec eux les mouvements aériens », explique la source de l’armée française, citée par l’AFP.

Bamako a demandé à Paris de revoir les accords de défense bilatéraux, que le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga a qualifiés de « déséquilibrés » et qui font, selon lui, du Mali « un Etat qui ne peut même pas survoler son territoire sans autorisation de la France ».

L’opération militaire française Serval, lancée en janvier 2013 contre les terroristes au Mali et devenue ensuite Barkhane, est régie par un accord intergouvernemental de 2013, modifié en 2020 par un protocole additionnel, lié au lancement de l’opération Takuba qui regroupe des forces spéciales européennes.

La semaine dernière, la junte au pouvoir à Bamako depuis le putsch d’août 2020 a fermé ses frontières aux Etats de l’organisation des Etats Ouest-africains (CEDEAO), après que cette dernière eut fait de même pour sanctionner le projet des militaires de se maintenir au pouvoir pendant plusieurs années sans élections.

Dès lors s’est posée la question de la liberté de mouvement des appareils militaires entrant ou sortant de l’espace aérien, notamment ceux de la Mission de l’Onu au Mali (MINUSMA) et de la France.

Paris assure que ce problème est réglé. Après les sanctions de la CEDEAO, il y a eu un « moment de calage », a indiqué l’Etat-major français. « Il a été confirmé que tous les avions militaires et aéronefs liés à la conduite des opérations en bande sahélo-saharienne n’étaient pas concernés par ces sanctions ».