Le président de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta, a désigné, hier dimanche 21 août, un autre colonel, le ministre Abdoulaye Maïga, Premier ministre par intérim. Il remplace le civil, Choguel Kokalla Maïga, hospitalisé il y a quelques jours.

« Le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, est désigné pour assurer l’intérim de M. Choguel Kokalla Maiga, Premier ministre, chef du gouvernement », annonce un décret lu à la télévision d’Etat, hier dimanche 21 août.

Ministre de la Décentralisation, Abdoulaye Maïga était aussi, jusqu’alors, le porte-parole du gouvernement. A ce titre, il est régulièrement intervenu à la télévision nationale, revêtu de son treillis, pour effectuer certaines des annonces les plus marquantes du gouvernement.

Il est également l’auteur des déclarations les plus abruptes contre la France. Il avait ainsi « exigé », fin juillet 2022, du président Emmanuel Macron qu’il quitte « définitivement sa posture néo-coloniale, paternaliste et condescendante ». Il est ainsi devenu la voix de la politique de rupture avec la France et ses alliés engagée après le deuxième putsch en mai 2021 de la junte au pouvoir.

Avec la désignation du colonel Maïga aux fonctions de chef du gouvernement, les deux têtes de l’Exécutif sont, au moins provisoirement, des militaires.  La junte s’était pourtant résignée, sous la pression internationale, à confier les deux postes à des civils, tout en conservant la haute main sur les décisions.

Choguel Kokalla Maïga, un vétéran de la politique malienne, était en poste depuis le mois de mai 2021. Il a été hospitalisé il y a huit jours après un malaise cardiaque, selon un responsable hospitalier, cité par l’AFP.

Ses services s’étaient alors contentés d’indiquer qu’après « 14 mois de travail sans répit, (il avait) été mis en repos forcé par son médecin ». Ils annonçaient son retour au travail la semaine suivante.