Le colonel malien, Assimi Goïta

Le chef de la junte au pouvoir au Mali, le colonel Assimi Goïta, a reçu mardi 11 octobre un projet de nouvelle Constitution. Pour les observateurs, ce projet est un élément clé du vaste chantier invoqué par les militaires pour se maintenir jusqu’en 2024 à la tête du Mali.

Cet « avant-projet de Constitution » a été remis au colonel Goïta avec deux mois de retard sur le délai initialement imparti à la commission chargée de l’élaborer. La junte avait donné deux mois à cette commission quand elle l’avait créée par décret le 10 juin. Le délai a été prolongé, a précisé le président de la commission, Fousseyni Samaké.

Le texte n’a pas été rendu public, bien qu’il promette d’être épluché attentivement. Il doit être soumis au conseil des ministres et à l’organe tenant lieu de Parlement. Il est censé être soumis à référendum en mars 2023.

Le président de la commission a prévenu le colonel Goïta « que toute Constitution sera objet de contestations, de critiques et de controverses », a rapporté dans un communiqué la présidence dite de transition. Il a assuré que le projet avait été rédigé après « consultation des forces vives de la nation ».

Le colonel Goïta, qui a renversé le pouvoir civil en août 2020 et s’est fait investir président depuis, a déclaré que l’« espoir commun d’une démocratie rénovée, ainsi que d’un Etat mieux organisé et à la hauteur des défis nationaux et internationaux, repose sur cet avant-projet », selon ses services.

Les acteurs politiques maliens s’accordent de longue date sur la nécessité d’une réforme constitutionnelle. L’actuelle Constitution, datant de 1992, passe pour un facteur de la crise politique que traverse le pays depuis des années et qui amplifie la grave crise sécuritaire en cours depuis 2012.

Les autorités citent la rédaction d’une nouvelle Constitution comme l’une des réformes impératives pour mener à bien leur projet de « refondation » de l’Etat malien. Les militaires se sont engagés sous la pression à organiser des élections en février 2024 et à céder la place en mars de la même année.