L’ancien Premier ministre malien Boubou Cissé


Le dernier Premier ministre de l’ex-président malien Ibrahim Boubacar Keïta, Boubou Cissé, a démenti mercredi toute implication dans un projet de déstabilisation des autorités de transition. Et ce, alors que plusieurs personnalités, dont un demi-frère de Cissé, ont été interpellées.

Au moins quatre personnalités, dont l’activiste et animateur radio vedette Mohamed Youssouf Bathily, dit « Ras Bath », ont été interpellées depuis lundi par la Direction générale des services de l’Etat (DGSE) pour les « besoins d’une enquête » dont les objectifs n’ont pas été annoncés.

Le directeur du PMU malien, Vital Robert Diop, et le patron d’une agence publique pour l’accès aux télécommunications, Souhahebou Coulibaly, ont également été emmenés lundi par les services de renseignements, selon l’AFP.

« Depuis quelques jours mon nom est associé à travers les réseaux sociaux à un projet de déstabilisation de la transition, dont certains présumés auteurs ont fait l’objet de mesures d’arrestation par les services de la Sécurité d’Etat », a précisé Boubou Cissé dans un communiqué.

Enquête de la DGSE

Mercredi matin, Aguibou Tall, directeur adjoint de la même agence publique et demi-frère de Boubou Cissé, a été interpellé à son tour. Le secrétaire général de la présidence de la République, Sékou Traoré, a pour sa part été interpellé mardi, puis remis en liberté, avant d’être à nouveau entendu mercredi matin par la DGSE.

Il a notamment été interrogé sur ses liens avec le patron du PMU, dont il aurait empêché le limogeage, a confié une source proche du dossier, citée par l’AFP. Evoquant une « odieuse tentative de jeter le discrédit » sur lui, Boubou Cissé affirme n’être « ni directement, ni indirectement, de quelque manière que ce soit, associé à aucun projet de déstabilisation des institutions ».

Arrêté lors du putsch du 18 août qui a renversé le président Keïta, il s’est fait discret depuis sa libération en octobre. Mais certains de ses partisans espèrent qu’il participera à l’élection présidentielle prévue à l’issue de l’actuelle période de transition, censée ramener les civils au pouvoir en 18 mois.

Le pouvoir de transition, dominé par les militaires, a restauré la semaine dernière l’état d’urgence, en vigueur quasiment sans interruption depuis novembre 2015 et qui avait été abrogé de fait par le coup d’Etat.