Seïf El-Islam, fils aîné de l’ancien guide libyen 

Un tribunal du Sud de la Libye a réintégré ce jeudi  Saïf Al-Islam Kadhafi, fils du leader assassiné Mouammar Kadhafi, comme candidat à l’élection présidentielle du mois prochain, ont rapporté les médias libyens.

Il avait déposé un recours plus tôt dans la journée devant le tribunal de Sebha contre le rejet de sa candidature par la Commission électorale le mois dernier.

La Commission avait pointé du doigt des articles de la loi électorale stipulant que les candidats « ne doivent pas avoir été condamnés pour un crime déshonorant » et doivent présenter un casier judiciaire vierge.

Les responsables occidentaux ont parlé d’un processus de paix dirigé par les Nations Unies et insistent sur des élections « inclusives » et  « crédibles » à partir du 24 décembre dans ce pays d’Afrique du Nord, malgré de graves différends sur la façon dont elles devraient être organisées et leur crédibilité.

La Libye cherche à dépasser une décennie de violence qui a secoué cette nation riche en pétrole,  depuis un soulèvement soutenu par l’OTAN qui a renversé et tué Kadhafi Senior en 2011.

Saif Al-Islam, qui est recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre présumés, s’était inscrit pour se présenter le 14 novembre, mais faisait partie des 25 candidats dont les candidatures ont été rejetées par le Conseil électoral la semaine dernière.

Il a indiqué que les 25 avaient été rejetés pour des motifs juridiques ainsi que des informations provenant de fonctionnaires, dont le Procureur général, un chef de la police et le Chef du département des passeports et de la citoyenneté.

Saif Al-Islam avait déposé un recours à Sebha, mais la semaine dernière, un “groupe de hors-la-loi” a lancé une attaque “odieuse” contre le tribunal, le forçant à fermer quelques heures avant l’audience d’appel, a déclaré le gouvernement de Tripoli.

Il a été le premier candidat « poids lourd » à s’inscrire aux élections, après être sorti des années dans l’ombre et avoir déclaré au New York Times en juillet qu’il prévoyait un retour en politique.

Dans cette rare interview, Saif Al-Islam avait déclaré qu’il voulait « restaurer l’unité perdue » de la Libye après une décennie de chaos.

Il avait été condamné à mort par un tribunal de Tripoli pour des crimes commis lors de la révolte qui a renversé son père.

Une administration rivale dans l’Est de la Libye l’a par la suite gracié.

La CPI a demandé à plusieurs reprises qu’il soit traduit en justice pour crimes contre l’humanité, en particulier pour « meurtre et persécution », qui auraient été commis en utilisant les forces de l’État à travers la Libye en février 2011.

Mais Saif Al-Islam est loin d’être la seule personnalité controversée à avoir posé sa candidature à la Présidence.

Parmi eux se trouve l’homme fort de l’armée, Khalifa Haftar, qui contrôle une grande partie de l’Est et du Sud de la Libye. Il est détesté par beaucoup dans l’Ouest du pays après qu’il ait lancé un assaut d’un an contre Tripoli entre 2019-2020.

Une Cour d’appel de Tripoli a rejeté mercredi deux requêtes contre la candidature du Premier ministre par intérim Abdulhamid Dbeibah.