Oumar Sylla, alias Foniké Mengué, vice-coordinateur de Tournons la Page Guinée (TLP-Guinée) et responsable de la mobilisation du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), a été arrêté et emprisonné depuis le 19 septembre 2020.  Sans aucun jugement depuis quatre mois, son état de santé est aujourd’hui préoccupant, selon son épouse qui lui a rendu visite, hier mercredi 6 janvier 2021, à la Maison centrale de Conakry.

L’épouse de Foniké Mbengué a confié à la presse locale que son mari va très mal, après lui avoir rendu visite, hier mercredi 06 janvier, à la prison centrale de Conakry. Le responsable de la mobilisation du FNDC a entamé une grève de la faim depuis le 25 décembre 2020 pour protester contre sa longue détention depuis quatre mois sans aucun jugement.

« Mon mari Foniké Mengué est en détention depuis près de quatre mois. Il a entamé une grève de la faim depuis près deux semaines. Aujourd’hui, physiquement, il ne va pas bien. Il a mal au ventre. Il a des vertiges et il perd du poids », a, en effet, déclaré Hawa Dian Doukouré à la presse à sa sortie de la prison.

« Il est détenu sans aucun jugement. Je demande à ce qu’il soit évacué dans une structure sanitaire pour des soins. Qu’on programme aussi son procès », a-t-elle ajouté.

Arrêté depuis septembre dernier, Oumar Sylla, alias Foniké Mengué, est accusé d’attroupement illégal, de trouble à l’ordre public, d’atteinte à la sûreté de l’Etat et de destruction de biens publics.

Trois opposants politiques déjà décédés en détention

Rappelons que le 17 décembre 2020, l’opposant Roger Bamba, responsable de la communication de l’Union des forces démocratiques de la Guinée (UFDG), également en détention préventive dans cette prison de la Maison centrale de Conakry depuis le 10 septembre 2020, était décédé lors de son transfert à l’hôpital.

Il s’agissait du troisième décès d’opposants politiques détenus en Guinée, après ceux d’Ibrahima Sow et de Mamadou Lamarana Diallo, intervenus dans ces trois derniers mois.

La mort de Roger Bamba avait suscité beaucoup de réactions d’indignation. Washington, à travers son ambassade à Conakry, avait réagi après ce décès et Bruxelles avait interpellé les autorités guinéennes, leur demandant d’ouvrir une enquête pour élucider les circonstances de la mort de l’opposant.

Dans une déclaration publiée le vendredi 19 décembre 2020, l’Union Européenne avait également demandé la libération des “détenus politiques”, considérant le respect de l’État de droit comme un axe prioritaire du nouveau mandat d’Alpha Condé, réélu pour un troisième mandat, après le scrutin présidentiel du 18 octobre dernier.