Le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), avait appelé à la mobilisation contre un troisième mandat d’Alpha Condé.

Sékou Koundouno, membre de la société civile et responsable de la planification et stratégie du Front national de défense de la constitution (FNDC), est visé par un mandat d’arrêt international, lancé contre lui par la justice guinéenne. Il est poursuivi pour association de malfaiteurs, incendies volontaires, troubles à l’État par le massacre, participation à un mouvement insurrectionnel, entre autres délits.

Sékou Koundouno paie-t-il son activisme et son opposition à un troisième mandat du président Alpha Condé ? Il est en tout cas dans le viseur de la justice guinéenne comme plusieurs autres opposants, dont un bon nombre est encore en prison depuis les dernières élections présidentielles d’octobre dernier. Un scrutin qui avait été suivi d’affrontements sanglants entre forces de l’ordre et manifestants ayant causé des dizaines de morts.

 « Des évènements politiques douloureux se sont déroulés en Guinée au cours de l’année dernière, qui ont été, à la base de tueries, de destructions de biens publics et privés ne pouvant rester impunies », a d’ailleurs indiqué le porte-parole du gouvernement, Tibou Kamara, justifiant l’ouverture d’une information judiciaire visant un certain nombre de personnes soupçonnées d’avoir été à l’origine de ces violences ou de les avoir commanditées.

 « La justice qui a émis le mandat va certainement se donner les moyens pour qu’il soit appliqué, parce que dans ce domaine, il existe des moyens, des voies et des recours entre les États et les juridictions des différents pays », a ajouté le porte-parole du gouvernement guinéen dans des propos rapportés par RFI.

Réagissant à cette nouvelle action de la justice guinéenne, visant des opposants, le leader du FNDC, Abdourahmane Sanoh estime que ce mandat « est pire qu’une diversion, c’est plutôt l’expression d’un agacement et l’expression d’une fébrilité au niveau du système ».

L’opposant ajoute qu’« ils ont voulu imposer par la force le troisième mandat au peuple d’abord, ça ne peut pas tenir, mais, en même temps, on ne peut effrayer personne avec ces actes qui consistent juste à distraire ».

Au moins quatre opposants sont décédés en prison depuis septembre dernier, en Guinée. Plusieurs autres et des membres de la société civile sont toujours maintenus en détention en Guinée, sans jugement.